Rencontre fortuite ?

[Premier post]

Ilya passa une main sur son front pour effacer les dernières traces de sueur qui collait quelques mèches de ses cheveux. Travailler au Café Pouchkine n’était pas de tout repos et la présence de nombreux clients faisait monter la température un peu plus. Quoi qu’il en soit son service s’achevait fort heureusement. La soirée ayant été exigeante, il était plus que satisfait de se défaire des vêtements de serveur qui avaient pris une composition moite, nécessité serait de les mettre à laver sitôt qu’il serait rentré dans son petit appartement.

Pressé de quitter les lieux désormais, il boutonna rapidement son épaisse parka par-dessus une fermeture déjà prestement close, et répondait à l’une des autres serveuses aussi brièvement que le lui permettaient sa nature ouverte et l’utilité d’entretenir de bons rapports avec ceux à lesquels on travaille. Natalya, jolie brune presque aussi grande que lui et qui était connue pour ne pas avoir sa langue dans sa poche lui parlait avec d’autant plus de plaisir que cela retardait son retour en salle, ses joues rougies reflétant la lumière. Avec autant d’efficacité, la tenue qu’Ilya devait porter au travail disparut dans son sac d’où il sortit son éternel bonnet gris qu’il enfonça sur sa tête, couvrant soigneusement les oreilles : en hiver comme en été les nuits étaient froides au mieux.

Le ton joyeux qu’il utilisa dans sa sortie reflétait admirablement la joie qu’il se faisait d’avoir enfin finit sa journée, quand bien même il s’agissait plus de nuit en l’occurrence, saluant ceux qui le croisaient et devaient encore quelques heures au propriétaire du Café internationalement renommé. Sitôt qu’il franchit la porte des employés, le froid le saisit avec une soudaineté familière, faisant disparaître en quelques secondes l’impression de chaleur qui l’habitait plus tôt. Ah qu’il était doux d’inspirer l’air glacé de la rue ! Comme à son habitude, geste quasiment rituel, il vissa une cigarette un peu fatiguée entre ses lèvres et en aspira la première bouffée avec délices. Après quoi une main plongée dans une poche, l’autre se balançant à ses côtés, disparaissant presque complètement dans sa poche, seuls le bout des doigts étant visibles.

Le jeune homme marcha d’un pas rapide mais satisfait, l’esprit plein de réflexions en tous genres sur les derniers écrits qu’il avait décryptés, vide de toute considération matérielle. Etant encore dans un quartier de Moscou où il ne risquait rien il se contentait d’observer les passants nocturnes d’un œil presque désintéressé. Il serait bien temps plus tard de faire un peu plus attention à qui il croisait. Ce fut peut-être la raison pour laquelle il n’accorda pas d’importance à cette silhouette. Du moins jusqu’à ce que malencontreusement ( ?) il bouscula cette personne d’un coup d’épaule qu’il n’avait pas voulu.

- Oh ! Pardon. Je…

Il s’interrompit brusquement lorsqu’il remarqua un livre à terre. L’un des siens ! D’ailleurs qui d’autres se baladaient avec des œuvres traitant de l’histoire et des légendes courant sur les Templiers écrit en un vieux latin désormais bien peu connu ? Le ramassant prestement, il oublia un instant la personne qu’il avait percutée, et ramena son sac sous ses yeux. A la lumière des réverbères il remarqua avec consternation qu’une des fermetures-éclair de son sac ne marchait plus, quelques dents manquant. Au moins ce n’était qu’une petite poche, mais…

Le jeune homme releva finalement les yeux, et se rappelant finalement les circonstances qui avaient provoqué cette situation, il se demanda, un rien paranoïaque, si cette silhouette n’avait pas eu l’air de l’attendre. Enfin, la nuit, il nous vient de drôles d’idées parfois, n’est-ce-pas ? Son esprit lui jouait probablement des tours.

[Libre ^^]

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Et voila ! Elle est là, accroupie contre le métal rouillé d'un escalier exterieur cloué négligemment à un immeuble vétuste pour ne pas dire décomposé. Sophie est pour ainsi dire nulle part, car c'était un morceau de ruelle muteux oublié du commun des mortels. Ses yeux bleus azurs sont rivés vers les lointaines ténèbres qui s'étendent devant elles. Cela va bientôt faire une demi heure qu'elle attend ainsi, et ce qu'elle avait prévue s'est accomplit : Elle a froid, en réalité elle grelotte littéralement !

Foutu pays ! !
peste t'elle du coin des lèvres. Cela fait près d'une dizaine d'années qu'elle suivit contrainte et forcée son père à Moscou, mais l'hivers Russe.. Cà elle a la nette sensation qu'elle ne s'y fera jamais !
Sa main ouverte racle les murs encerclant la rampe de l'escalier sur laquelle elle est posée tel un oiseau de proie déplumé, y laissant quelques profondes entailles, comme si de grosses griffes tranchantes avaient jaillit de sa paume. Bientôt, elle le voit, ce n'est qu'une lointaine silhouette dans la brume, mais c'est ce qu'elle attendait. Un rictus satisfait s'affichant sur son visage elle se laissa tomber de son "perchoir". Dans sa courte chute son manteau de poils d'animaux grossièrement teint de vert s'était ouvert révélant son ventre blême et dénudé. En y pensant le fait que celui ci soit exposé aux quatre vents devait vraisemblablement être pour quelque chose dans le froid saisissant qu'elle ressentait ! Mais cela ne lui effleura pas l'esprit bien étrangement.
La voila qui avance à la rencontrer de cet individu. Il ne la regarde pas semble t'il, ses yeux sont perdus dans la contemplations de ces êtres insignifiants qui vont et viennent, pressés de regagner leurs foyers, leur éventuels partenaires et leur éventuelle engeance braillarde. Les lambda, les neutres, Sophie en regarda passer quelques uns d'un œil morne et elle poussa un soupire las et quelque peu méprisant. Ils ne lui sont guère utile… La jeune fille n’éprouve pas de haine, simplement de l’indifférence. Quelque chose de grandiose approche, elle le sent, ou du moins elle sait que les ombres et tout ce qu’ils cachent sont aux abois. Le ciel leur a donné des crocs, le ciel leur a donné des lames et des armes à feu, et cela sonne au mieux comme la déclaration passive d’une course au trésor éperdue, au pire comme le prélude d’une guerre à venir. Un dernier regard aux etres qui marchent de tout côtés, les civils, ceux qui n’ont pas reçut d’armes ni de dont leur permettant de survivre en cas de conflit majeur..

*Si une guerre éclate c’est sur qu’ils seront prit dans les feux croisés, boom boom à gauche ! boom boom à droite !!
Si ce moment vient est ce que j’essaierais d’en épargner le maximum ??*
Se surprit t’elle à penser..

*Peu être bien…
Peu être pas, après tout !*
Cette réflexion ne déboucha sur rien, et bien vite Sophie la relégua au rang ô combien fournit des futilités qui embrument son cerveau. Pour l’heure elle devait se concentrer sur sa cible, une cible auto stipulée certes.. mais cible quand même !
Tête baissée, tel un Rinocéros ( toutes proportions gardées) elle fonça vers le jeune homme, arrivée à sa hauteur, elle effectua un brusque « virage à gauche » calculé, lui faisant percuter l’épaule de l’obstacle. Ainsi, elle le bousculait sans que cela en est l’apparence, et résultat, c’est lui qui venait lui faire ses excuses, confus. Voilà un petit plaisir que la jeune fille accueillit avec volupté, une sorte de bonus bien agréable qui lui arracha un sourire malsain, chose qu’elle ne cacha pas.

Quoi qu’il en soit elle se dressait là, face au jeune homme dont le sac endommagé laissa chuter un livre fort intéressant.. La chute de l’obstacle fit pencher la tête de Sophie qui, maintenant d’une main son manteau se pencha lentement et se saisit de l’objet en question, ses yeux sans sourcils visibles en parcourut la couverture. Son sourire s’élargit encore, voilà la preuve qu’elle venait de trouver la personne qu’elle cherchait..

Elle portait un chapeau, une de ses chapkas russes rectangulaires. Etrangement celle ci couvrait à peine ses oreilles, comme si protéger le haut de son crane était plus important pour la jeune femme, le protéger… ou le cacher peau être... Le chapeau tout comme le manteau devaient avoir été blancs, pourtant ils semblaient avoir étés grossièrement teints d’un obscur verdâtre, comme si elle les avaient pulvérisés a l’aide d’une bombe de teinture. Bientôt elle prit la parole

Ils disent que vous savez beaucoup de choses sur les mystères qui s’accrochent à ce monde et le ronge avec passion comme des bubons purulants sur le corps d’un pesteux !
Lança t’elle.. Sa voix était un mélange des plus saisissants et des plus étranges. Son accent allemand était nettement distinguable, mais pire encore, le son de ses mots était nasal et criard, comme une craie que l’on fait crisser sur un tableau et elle parlait avec une joie et un entrain décalé vu la situation.

Nous avons à parler ! !
conclut t’elle vivement. A ce state elle serrait le livre récupéré sur son torse, écrasé sous ses deux mains engoncées dans d’épais et étranges gants

Peut-être pas si paranoïaque que cela après tout... La surprise l'empêcha de faire le moindre geste pour recouvrer son dû lorsque son livre lui fut prit et quand il songea à le reprendre la femme l'avait plaqué contre sa poitrine. Et quelle femme... Il y avait quelque chose de mauvais dans ce sourire qui s'était, Ilya se demanda fort brièvement pourquoi, élargi à la vue de l'œuvre tombée. Mais peut-être était-ce aussi cette absence de sourcils qui mettait si mal à l'aise. Ou bien encore la mauvaise coloration du manteau et du chapeau. En fait l'allure toute entière de cette femme dégageait quelque chose... de... Enfin comme... Impossible de le qualifier, mais ce n'était certainement pas le genre de filles avec lesquelles ceux de son âge aimait à passer leur soirée en dépit de sa silhouette élancée. En fait, Ilya doutait que qui ce soit pensa à passer du bon temps en telle compagnie.

Si ses sourcils s'étaient déjà légèrement froncés, et de méfiance et de dépit de voir son livre entre ces mains gantées, ce ne fut rien comparé à l'effet combiné d'une voix crispante à l'accent germanique trop marqué et des mots qu'elle portait. Le jeune homme avait complètement oublié sa cigarette qui se consumait mornement entre ses doigts et il ne put un temps faire autre chose que de dévisager cette inconnue sans arriver réellement à réagir d'une quelconque façon autre que de porter une main à son front comme pour l'aider à mieux réfléchir, tic familier mais révélateur. Le souffle du vent paraissait se moquer du silence qui ponctua la dernière phrase.

Partagé entre sa méfiance instinctive et la curiosité mêlée d'une excitation presque enfantine qu'avaient provoquée les paroles qu'il avait entendues, il ouvrit la bouche comme pris d'une soudaine inspiration pour la refermer presque immédiatement après. Ilya respira profondément, conscient que ce n'était en tous cas certainement pas le moment de débiter des âneries du genre "Que voulez-vous dire ?" et profitant de ce moment pour faire ce choix qui consistait entre ne pas chercher à en savoir plus et faire en sorte de ne plus avoir à revoir cette femme d'un côté, et de l'autre, répondre et faire un premier pas qui pourrait l'entraîner il ne savait trop où. Les histoires anciennes semblaient passer en accéléré à l'arrière-plan de son esprit. Au moins avait-il réussi à reprendre étonnamment bien le contrôle de lui-même et paraissait-il presque serein quoique sérieux.

- Apparemment vous savez qui je suis... Nous avons peut-être à parler mais j'aimerais mieux savoir avec qui. Et aussi qui sont ces "ils" qui parlent de moi ?

Oh il pouvait bien se tromper, mais Ilya était beaucoup trop influencé par ses lectures et connaissances pour ne pas penser se trouver face à l'un des personnages qui faisaient l'Histoire derrière l'Histoire, quand bien même il était bien incapable en l'occurrence de pouvoir situer la femme dans l'une des castes qu'il connaissait. Impossible de nier d'ailleurs le plaisir étrange qui supplantait, même de peu, la défiance qu'il avait d'elle. Ce plaisir de rencontrer enfin, en chair et en os, ce qui jusque là n'était qu'encre sur du papier. Ou du moins c'est ce qu'il se plaisait à croire même sans assurance. Après tout, pourquoi ces paroles étranges si elle avait été la première venue ? A moins d'être folle à lier bien sûr, ce genre de personnes parcourait aussi Moscou, mais cette éventualité, peut-être parce qu'elle était bien plus déplaisante, il la trouvait moins plausible.

Alors qu'il continuait de l'observer, le jeune russe remarqua qu'elle tenait toujours son précieux livre. Comme tous les ouvrages venant de la bibliothèque souterraine, il était d'une grande valeur, tant de par sa vieillesse, de par les attentions qui expliquaient qu'il fut cependant admirablement conservé, que par le sujet qu'il traitait en détails minutieux. Ajoutée à cela la valeur sentimentale qu'il éprouvait pour tous ses livres, il sera aisé de comprendre à quel point il désirait recouvrer sa possession. Une fois de plus, ses sourcils se froncèrent brièvement, mordilla sa lèvre, puis levant derechef les yeux vers l'inconnue :

- Vous pourriez me rendre mon livre ? En gage de.... de vos bonnes intentions.

Ses derniers mots avaient une pointe d'ironie un poil inquiète. Et il ajouta :

- Et puis, il est écrit en vieux latin, je ne suis pas sûr que vous puissiez le lire.

Avec peut-être plus d'espoir qu'il n'aurait pu se le permettre il tendit légèrement une main ouverte.

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Le silence qui s’était imposé se faisait long, à tel point que Sophie aurait presque pu craindre d’avoir a attendre, la jeune fille détestait attendre ! Elle se cabra sur une jambe et fit claquer bruyamment contre le sol ses talons en vinyle noirs énormes, aussi larges que haut. Berçant le livre contre sa poitrine comme si il s’était agit d’une chose très précieuse, voir de vivant, elle continua à adresser au jeune homme un sourire large et amusé. Alors qu’il la dévisageait tout surpris, elle le dévisageait aussi, d’un œil bien différent. Ses grands yeux bleu clair le toisaient comme ceux d’une enfant moqueuse. Bientôt vint une réponse tant espérée. A la première partie, celle qui portait sur le fait qu’elle connaissait son identité, Sophie se contenta de hocher lentement la tête, les yeux mis clos.. Puis, la réponse du jeune homme se transforma en une nouvelle question, ce fut à cet instant qu’a nouveau les yeux azur se braquèrent sur lui. Qui sont ces ils ? A cette dernière mention, la jeune fille fit littéralement un bond dans la direction d’Ilya. Elle était courbée, son visage penché vers l’avant, droit dans les yeux du jeune homme. Agitant l’indexe comme un professeur fou

"Ils sont la mort ! Il sont le feu, ils sont le vent.. la terre, l’air, l’esprit..."Alors qu’elle parlait, décrivant un a un les éléments, elle s’était mise à tourner autour du jeune homme, presque comme un sorcier indien décrivant un cercle rituel. Pourtant, quelque soit sa position, ses yeux restaient rivés sur d’Ilya, comme si elle craignait qu’une seule seconde d’inattention permettrait au jeune homme de disparaître. Et elle continuait avec enthousiasme, rythmant ses dires par de grands gestes

"Ils sont dans les ombres, partout.. Inconnus parmi les inconnus mais forts parmi les forts !"
C’est comme si elle s’amusait de sa propre voix suraigu, sa voix de fillette détraquée et de crécelle déréglée, à chaque instant elle laissait percer de petits rires ressemblants à de petits cris stridants. Soudain elle se figea dans le dos du jeune homme

"Ils sont mes frères et mes sœurs… Nés dans les ombres et nés pour y rester, alors chuuuut !"
Conclut t’elle. Les derniers mots étaient devenus moins hystériques bien que tout aussi étranges ! A un moment donné elle posa un doigt devant la bouche du garçon, sans le toucher cependant comme si elle craignait que le contacte ne transmette quelque maladie d’un coté ou de l’autre.

Je suis Sophie…
Lança t’elle d’un souffle, toute sourire et fière d’elle. D’un ton cette fois presque anodin si il n’y avait pas cette voix épouvantable et cette gestuelle de gamine qui croise les bras derrière son dos en oscillant d’avant en arrière sur ses pieds

Ne vous souciez pas des « ils ». Pour le moment je suis votre seule univers !
Lança t’elle. la façon dont cela était dit était dépourvu d'orgueuil ou de sensualité. A première vue, trois possibilité d'interprétations pouvaient subsister : une moquerie issue d’un sens de l’humour malsain, une menace étrangement voilée, ou la pure et simple folie du sujet

Alors qu’on lui demanda de restituer le livre, la jeune fille quitta pour une fois Ilya des yeux et se reporta sur celui ci, sa main gantée caressa le symbole templier présent sur la couverture d’un air absent
Ah oui, bien sur…

Murmura t’elle, à cet instant elle le tendit au jeune homme, et après une boutade incongrue durant laquelle elle fit mine d’écarter l’ouvrage de sa porté, elle finit par le lui tendre franchement.
Alors qu’elle lui transmettait l’objet, on pouvait aisément observer un phénomène étrange .. Au niveau de la paume de sa main gantée, quelque chose, comme une boursouflure énorme sembla gonfler, s’agiter brièvement comme si elle tentait de se libérer, puis disparaître à nouveau. Mais la jeune fille ne s’en rendit pas même compte

Voilà qui est fait ! Et maintenant, monsieur Drovniev, vous allez pouvoir répondre à mes questions en bon « camarade » comme vous dites, ja ?
Avait elle lancé, son terrible accent allemand déformant son nom et la faisant conclure par un « oui » en sa langue. Ramenant à présent ses mains derrière son corps

[Encore désolé du retard imprévu !! ^^'''''']

'Camarade ? Vous retardez d'une vingtaine d'années Fraulein.

Il lui avait été difficile de s'empêcher de sourire franchement face à cette avalanche de paroles qui auraient paru sans queue ni tête à n'importe quel passant, cette attitude étrange autant dans le sourire que dans cette manière qu'elle avait eue de lui tourner autour ou de lui placer un doigt ganté devant la bouche, cette espèce d'assurance qui semblait tenir un peu de la folie.

En fin de compte, loin d'augmenter la nervosité qui l'avait pris à la première écoute de cette voix stressante et face à ce personnage sortant tant de l'ordinaire, sans mentionner le fait de se retrouver face à une parfaite inconnue paraissant en revanche connaître son identité, Ilya s'était assez détendu pour s'être permis sa petite remarque sur les "camarades" aspirer de nouveau la fumée de sa cigarette. Peut-être était-ce aussi d'être de nouveau en possession de son précieux ouvrage qui le mettait dans de meilleures dispositions ? Ou sa curiosité s'était-elle de nouveau réveillée, comme toujours un peu trop facilement ?

Si le jeune homme aurait pu croire un instant n'avoir à faire qu'à une illuminée, l'étrange phénomène qui se produisit sous les gants de la femme acheva de l'assurer qu'il se trouvait – enfin – face à une représentante du monde qui n'avait été jusqu'alors qu'encre et papier pour lui. Qui avait-il sous ces gants, d'ailleurs ? Il brûlait d'envie de poser la question mais possédait cependant assez de sagesse pour garder la question derrière ses dents pour le moment et s'efforcer de ne pas se laisser fasciner par cet évènement.
Sagesse qui servit aussi à se demander rapidement s'il était bien raisonnable d'entrer dans le jeu de son étrange vis-à-vis. Pourtant il ne vit pas en quoi renseigner pouvait s'avérer néfaste pour lui-même. Après tout, si elle savait qui il était, il devait lui être aisé aussi de savoir où il logeait, où se trouvait la librairie et probablement, du moins le pensait le jeune homme, il aurait été facile pour cette femme d'obtenir ces renseignements d'une manière moins civilisée. Ilya n'ayant jusque là rien de plus à lui reprocher que d'avoir un comportement peu commun (mais était-ce vraiment motif à reproche ?) décida qu'il prenait le risque. Aussi, elle avait été d'une sacré franchise. Et puis il ne pouvait pas laisser passer une occasion pareille.
Les conseils de son père et de sa tante sur l'intérêt qu'il y avait à rester simple spectateur ne réussirent pas se frayer un chemin de sa mémoire à sa conscience...

Ecoutez... Sophie... Je veux bien répondre à vos questions, mais j'aimerais savoir si vous accepteriez de répondre aux miennes aussi ?

Son sourire s'était effacé mais ses traits restaient détendus. Sa voix avait pris un ton neutre avec quelques notes de curiosité. Clope au bec, il entreprit de remettre le livre dans son sac, puis de trafiquer les lanières de celui-ci pour qu'il ne déverse plus son contenu au moins jusqu'à ce qu'il trouve mieux. Le résultat n'avait pas belle allure, mais au moins, ça tenait. Ses yeux vaquèrent rapidement entre cette nécessaire activité et celle à qui il pensait déjà en tant que Sophie jusqu'à ce qu'enfin son regard se fixe définitivement sur elle quand ce fut promptement fini.

Et... hem..., reprit-il en expirant une jolie fumée bleue. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais c'est p'têtre pas le meilleur lieu ici pour discuter. Vous voulez pas aller, je n'sais pas, dans un endroit avec moins de vent ?

Oui Ilya avait beau être habitué aux nuits moscovites et s'être couvert en conséquence, il commençait à ressentir un peu trop le froid, à force de rester immobile en pleine rue. En vérité il avait même faim. Et il n'aurait pas dit non non plus à une boisson réchauffante. Cependant il ignorait quel genre de personne il avait exactement en face de lui. Certaines créatures, il le savait, se moquaient royalement du froid comme du chaud et n'avaient pas vraiment le même genre de besoins que les humains en matière de subsistance. Malgré toutes les connaissances qu'il avait il était bien incapable de dire avec certitude à quel genre Sophie appartenait. C'était bien le problème avec le savoir purement théorique, dès qu'une situation concrète vous tombe dessus.... Enfin l'occasion de se mettre au "pratique" et de pallier à tous ces manques et ignorances inexcusables se présenterait peut-être enfin.

Ses sourcils prenant une forme en circonflexe évoquait tout aussi bien sa curiosité que l'attente muette aux questions déjà posées.

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hj : désolé pour la taille du machin, je suis un peu malade en ce moment ca n'aide pas pour l'inspiration :/

Lorsque l'homme lui fit la reflection sur le fait qu'elle retardait d'une vingtaine d'année la jeune fille eu un couinement dédaigneux et leva le menton au ciel.. On pouvait se demander dans quel mesure cette mesure d'indignation n'était pas grandement feinte !

"Que je répondes a vos question ?"

Lanca t'elle, toussotant a cause de la fumée de cigarette qu'elle repoussa nerveusement d'un geste de main. Cette idée qu'il lui fallait répondre aux questions de celui là même qu'elle était venue questionner provoqua un rire suraigu et fou chez la jeune fille

"Ah ! Vous savez retomber sur vos jambes monsieur Drovniev !
Et bien, pourquoi pas tant que vous répondez au miennes, mais je vous avertis certains secrets sont destinés à le rester ! Parfois, les ombres n'expliquent pas pourquoi elle sont si froides et dangereuses, ni pourquoi elle laissent derrière elle une traînée de cadavres pourrissant..."

Répondit elle, son ton se faisant moins rieur, plus mystérieux voir plus sinistre à mesure qu'elle parlait. Quand à son sourire il se transforma progressivement

Plus tard l'homme lui proposa de changer de lieu, et d'aller converser ailleurs. A vrai dire, la jeune fille ne voyait pas cela d'un mauvais œil, effectivement elle grelottait très nettement malgré sa haute chapka et son manteau de fourrure, ce sans doute due au fait que son ventre et ses cuisses étaient dénudées !

"Banco !"

Lança t'elle simplement, retrouvant un sourire narquois