Nightmarish Myths
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Nightmarish Myths

Quand les mythes deviennent cauchemardesques
 
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 Alexia Kiroen

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Alexia Kiroen
Haute Prêtresse
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Alexia Kiroen


Nombre de messages : 22
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MessageSujet: Alexia Kiroen   Alexia Kiroen Icon_minitimeVen 15 Aoû - 2:57

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Nom: Kiroen

Prénom: Alexia

Surnom (s) : Hécate, l’Enchanteresse.

Age: 23 ans

Clan: Sorcier

Rang: Grande Prêtresse

Caractère : Alexia sait ce qu’elle veut et elle sait comment l’obtenir, aucun doute là-dessus. Elle est quelqu’un qui fait le nécessaire pour s’assurer des résultats quoiqu’il lui en coûte : elle prend ce qu’elle désire et en paie le prix. Brutale ? Sans aucun doute lorsque la nécessité lui apparaît. Cruelle ? Non. Pas consciemment en tout cas. La longueur de sa vie et les enjeux qui vont de paire avec ce genre d’existence ont tendance à faire oublier certaines préoccupations plus terre-à-terre à un point où ce qui passe pour de la cruauté n’est que la franchise désintéressée de quelqu’un qui annonce l’inéluctable sans avoir songé à ce que cela peut signifier pour ceux qui sont concernés directement. Ce qui la motive, c’est la continuité de son existence, en premier lieu. Ensuite, elle a une dent contre les cavaliers, à tel point qu’elle en a fait une affaire personnelle.
C’est d’autant plus étrange qu’Alexia est de bonne compagnie. Elle serait presque capable de faire oublier à un condamné son exécution par son simple discours ; évidemment, c’est souvent elle l’exécutrice... Elle est gaie et motivée, certains iraient jusqu’à dire un peu fofolle et son exubérance habituelle lui attirent force regards inquiets et haussement de sourcils. De plus sa culture et ses connaissances en font un être hautement intéressant.
Il arrive souvent qu’un mensonge soit la seule manière d’arriver facilement à ses fins là où que la vérité ne serve à rien, tandis que des solutions plus radicales seraient trop coûteuses… Les mensonges sont une dépense de ressources la plupart du temps et au bout de quelques siècles, il est difficile de tenir le compte de tous ceux qui ont pu être proférés. Mais Alexia les aime tellement… Elle aime mentir, même quand ce n’est pas nécessaire, pour le simple plaisir de voir la réalité se transformer peu à peu pour se conformer au mensonge. C’est le genre de chose qui la fascine et elle ne se lasse pas facilement de ses quelques distractions.
Malgré sa tendance à ne pas compromettre ses buts par un sentimentalisme déplacé ou par une trop grande compassion, Alexia reste, quelqu’un de généralement bienveillant et optimiste. Elle est techniquement capable de faits extraordinaires, de faire danser le commun des mortels au son de sa musique. Pourtant elle fait preuve d’une étrange retenue, d’une réticence à s’immiscer dans leurs vies. Un peu comme si elle savait qu’elle éprouverait des regrets si elle se laissait aller, mais que ces regrets n’allaient certainement pas l’obliger à changer d’avis sur la tâche à accomplir en cas de nécessité absolue. Elle sait tout ce qu’on perd réellement lorsque l’on prend trop à autrui. Au contraire, elle possède une sorte de confiance en l’humain qui demeure incompréhensible au vue de la longueur de son existence.
Une autre chose caractérise Alexia, c’est sa confiance en elle et son ego. Elle semble si complètement convaincue qu’elle constitue le pinacle de ce qui a été, est et sera jamais tout univers confondus. Difficile de dire s’il s’agit là d’une façade mais elle parait réellement sûre de sa supériorité.


Description physique: Alexia a tout de la jeune femme européenne de son temps. La vingtaine en apparence, jeune et mignonne, elle ne sort pas du lot a priori. Evidemment, comme bien souvent, ces apparences sont trompeuses ; pour commencer, Alexia est beaucoup plus âgée qu’il n’y parait. Tellement âgée que nul ou presque n’imagine à quel point… Mais ceci est une autre histoire.
Son apparence actuelle ne le laisse pas supposer. En effet, du haut de son mètre soixante-quatre pour cinquante trois kilo, elle n’est pas bien impressionnante. Plus petite que la moyenne et pas bien musclée, elle n’en reste pas moins un joli brin de fille dont la silhouette est fort agréable à contempler du fait de ses formes gracieuses. En revanche, elle n’a rien en commun avec les mannequins à la mode et, plutôt que d’être considérée comme une belle femme, elle est plus souvent vue comme simplement mignonne. Et pour cause, même si elle ne peut pas prétendre à une beauté classique, sa silhouette menue, ses membres fuselés et sa peau nacrée lui confèrent un charme certain.
De même, le visage de la jeune femme est fin et agréable sans être un modèle de beauté classique. Son ossature est fine et bien dessinée, avec des pommettes hautes et un menton volontaire. Quelques grains de beauté isolés le parsèment, en particulier sur l’arrête du nez. C’est seulement lorsqu’elle sourit ou rit de bon cœur (chose assez rare) qu’il révèle son charme caché. Alexia est de ces femmes dont la beauté discrète n’apparaît qu’au second regard pour celui ou celle qui la recherche. Ses lèvres sont fraîches et joliment rosées mais n’ont rien de pulpeuses. Elle offre généralement une expression douce et amicale à ceux qui l’entourent pour peu qu’elle n’ait pas revêtu son rôle de Haute Prêtresse.
Alexia possède sous de fins sourcils des yeux clairs d’un bleu pâle tendant sur le gris. Son regard perçant trahit son âge réel à l’observateur attentif capable de soutenir leur attention prolongée. Toutefois, si acéré soit-il, il y persiste toujours une étincelle de candeur et d’optimisme, un pétillement malicieux capable de fourvoyer autrui.
La chevelure de la jeune femme est noire de jais. Elle affectionne de les ramener en une unique et longue tresse sur l’arrière tandis qu’une mèche lui retombe paresseusement sur le côté du visage, masquant partiellement ses traits.
Alexia possède une petite voix acidulée, jeune et assez jolie mais qui ne semble pas à sa place dans la bouche d’une personne si importante.
Au niveau vestimentaire, il est curieux de constater qu’Alexia exècre toutes les absurdités gothico-classiques dont on aime affubler les sorciers dans l’imaginaire populaire. En effet, si une sorcière préparait une mixture étrange dans un chaudron (et rien que ce comportement reste un mystère pour la jeune femme qui utilise une plaque à induction comme tout le monde), elle serait bien idiote de porter une longue robe et une cape, bien entendu hautement inflammables… Non, pas de ça pour Alexia. Elle préfère s’habiller avec son temps, portant à l’occasion des jeans bien pratiques et des T-shirts indémodables. A Moscou, elle complète ceci avec un pull et une veste en cuir (de préférence rouge, tant qu’à faire). On la aussi voit souvent porter une casquette, achevant de démolir le cliché courant. Toutefois, elle aime aussi se vêtir de façon plus recherchée tant que cela reste sobre et pas trop inconfortable, portant jupes, robes et même tailleurs en fonction de l’occasion. Evidemment, elle est consciente que le décorum peut jouer un grand rôle dans certaines situations et accepte (même si elle rechigne) de porter des tenues plus en accord avec son rang lors des occasions officielles et des réunions impliquant les membres des différentes lignées de Sorciers. Dans ce cas, elle porte de nombreux bijoux anciens, colliers et diadèmes en général (chose qu’elle ne ferait jamais autrement), n’incluant pas de boucles d’oreille ; elle est restée ferme sur ce point. Ses tenues consistent en de longues robes de cérémonie qui laissent ses épaules découvertes et dont les manches larges s’écoulent le long de sa silhouette drapée de soie. Elle favorise les violets ornés de motifs sacrés couleur argent.

Armes: dispose d’un couteau de combat réglementaire de l’armée Européenne L.A.M.A. (Lame multi Action Mono Atomique) toujours bien pratique. Possède aussi un pistolet APACHE (Arme de Poing à Aiguilles à Chargeur de Haute Energie) de même provenance, développé par GIAT & Wolf Inc., efficace à très courte et courte portée. Cette arme de petit calibre tire des aiguilles sans douille au lieu des balles habituelles. Ce procédé peu courant lui permet de conserver une puissance équivalente aux autres armes de sa catégorie tout en incorporant un chargeur beaucoup plus important (100 aiguilles rangées en double hélice). Le chargeur ultra dense cylindrique et automatisé est la plus grande particularité de l’APACHE, il constitue la plus grande partie du poids de l’arme, il s’introduit sur un rail à l’arrière de l’arme, au dessus de la crosse. Le mécanisme de tir utilise l’effet Rail qui propulse les aiguilles à l’aide d’un champ magnétique de forte intensité. L’arme possède une cadence de tir élevée en raison du rechargement géré indépendamment par les systèmes électroniques du chargeur, mais une propension énervante à s’enrailler momentanément en cas d’utilisation prolongée. Heureusement le chargeur est capable de se débloquer automatiquement en un temps variant de quelques secondes à quelques minutes. La précision n’est pas particulièrement bonne mais suffisante quand on sait que l’arme est conçue pour fonctionner à courte portée essentiellement. Le pistolet APACHE est robuste avec son carénage en polymères nouvelle génération à base de carbone qui lui donne une apparence lisse et futuriste.
(Essentiellement, un couteau et un pistolet compact)

Signe(s) particulier(s): Parle souvent toute seule, sourire sournois, caractérisée par sa fausse modestie, yeux luisant en cas d’utilisation majeure de pouvoir, d’énervement etc. (ils prennent une teinte gris acier).

Talents:
- Toiles du Destin : tisse une toile permettant de manipuler la réalité. En se superposant au monde réel, la toile le change progressivement en une version plus conforme à la réalité. Cela fonctionne particulièrement avec les illusions, les changements de lumière, d’apparence. Dès que plusieurs sens sont touchés (en particulier le toucher) la tâche devient plus ardue. Changer la réalité est possible de la même manière en poussant l’illusion vers la perfection. Souvent le résultat est temporaire : le temps que quelqu’un se rende compte de la supercherie mais jusque là, tout est réel.
- Télékinésie : très classique, mais peut avoir des utilisations variées et inventives. (blocage de projectiles, bouclier, utilisation fine, projectiles, lame psychique…)
- Divination : une capacité à voir les probabilités d’avenir parmi les multiples possibilités d’évolution. Plus l’avenir recherché est éloigné plus il est difficile d’avoir une certitude (au-delà de quelques minutes, voire quelques heures, selon la situation, les probabilités changent). La divination permet de déterminer la trajectoire d’un tir parfait par exemple, un lieu éloigné, sonder un objet, prévoir une attaque et l’esquiver, réaliser une psychométrie ou sonder l’âme d’une créature…
- Championne de jeux vidéo
- Joueuse de violon (longtemps et mal)
- Main verte (capable de faire pousser n’importe quoi. Certains interprètent ça comme un signe, elle, elle déteste ça)
Autre: Déteste les chats, définitivement citadine, fan de séries, abhorre les insectes et les araignées pour des raisons mystérieuses, capable de trouver un proverbe asiatique inapproprié pour chaque situation.


Hors Rp:



Nom (ou surnom): Cala

Age: 26 ans

Comment vous avez connu le forum ? la faute de Christopher.


Dernière édition par Alexia Kiroen le Ven 22 Aoû - 20:50, édité 1 fois
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Alexia Kiroen
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MessageSujet: Re: Alexia Kiroen   Alexia Kiroen Icon_minitimeVen 15 Aoû - 2:58

Histoire:
Rares sont les informations connues sur Alexia Kiroen. A vrai dire, rares sont ceux qui en savent long sur elle. Les Sorciers aiment leurs secrets et leur vie privée. Et aller fourrer son nez dans les affaires des autres est souvent un bon moyen pour s’attirer des ennuis. Il est toutefois normal qu’un minimum d’informations circulent sur un personnage comme la dernière Haute Prêtresse. Evidemment, mieux vaut ne pas aller poser les questions à la principale intéressée. Bien entendu, elle risque de vous répondre. Pourquoi ne le ferait-elle pas après tout ? Elle n’a rien à cacher… Elle a déjà conté son histoire à plusieurs personnes venues lui demander. A chaque fois, cette histoire est différente, à chaque fois elle devient plus alambiquée et plus obscure. Certains racontent que la dernière personne à avoir tenté l’expérience est devenue folle, est depuis hantée par des cauchemars qui la réveillent chaque nuit dans un hurlement et s’est crevé les yeux dans sa détresse. D’un autre côté, « Certains », c’est essentiellement Alexia. C’est d’ailleurs bien son style. On l’entendrait presque rigoler sous cape.
Le fait est que ce n’est que depuis qu’Alexia a été ordonnée Haute Prêtresse, il y a 37 années, qu’elle est réellement connue. Elle ne vient pas d’une famille de sorciers renommée, n’a aucun parent encore en vie (ni même lors de ses premières apparitions), semble pouvoir être rattachée à la Lignée Européenne mais sans certitude… Elle n’avait en effet jamais été reliée à la moindre guilde ou société locale ni même enregistrée aux bureaux centraux. Pire, il semblerait que la dénommée Alexia Kiroen n’ait jamais eu d’existence, magiquement parlant, avant 1973. Les recherches effectuées depuis lors montrent qu’avant cela elle était une jeune fille tout à fait normale, habitant une petite ville dans le sud de la France. En l’espace d’une semaine, elle allait manifester sa première utilisation enregistrée de magie et se faire connaître à l’ensemble de la communauté des sorciers, prenant possession (certains diront, usurpant) d’un rôle vacant depuis plus de vingt ans.
En ce jour fatidique, Alexia avait décidé, après le boulot, de rendre visite à Madame. Evidemment, elle était la seule à l’appeler ainsi, dans le coin, chose qui semblait excéder au plus au point la principale intéressée. En effet cette dernière était, de l’avis d’Alexia, bien plus à l’aise avec ses autres sobriquets, les plus polis d’entre eux étant « la vieille sorcière » et « cette §%$@ de biiip ». C’était une femme d’âge indéterminé qui semblait toujours avoir vécu dans le coin. Même le vieux Dagnoc, quand il arrivait à se souvenir d’autre chose que son nom, aurait pu le confirmer. Et pourtant ça ne dérangeait personne… Ou plutôt ce fait précis ne dérangeait pas autant les gens du coin que la sorcière elle-même. Rien que ça suffisait à mettre le cerveau d’Alexia en ébullition. Chacun connaissait Madame. Après tout, comment auraient-ils pu l’éviter ? Elle affectionnait de se promener voûtée et l’air mauvais, l’œil ébouriffé et le cheveu hagard jetant malédictions et poupées vodou dans un joyeux méli-mélo sur quiconque croisait son chemin. Elle effrayait les enfants, disaient les adultes pour se rassurer et rationaliser la peur qu’ils éprouvaient eux-mêmes.
Alexia, elle, n’avait pas été très impressionnée. Cela ressemblait plus à une mystification qu’autre chose. D’autant plus que Madame n’était pas aussi vieille qu’elle essayait de le faire croire. Un déguisement, rien de plus. Evidemment, elle avait été aidée dans son raisonnement par le fait d’avoir surpris la femme une nuit en train de glousser joyeusement sous cape, redressée de toute sa hauteur, habillée de jeans, en train de taguer la devanture de la boulangerie avec une bombe à décorations de Noël. Il lui avait fallu un certain temps pour réaliser mais une fois le lien établi, c’est Alexia qui avait éclaté de rire. Une hilarité qui avait redoublé devant l’air consterné de ladite sorcière…
Depuis cette nuit, Alexia passa fréquemment du temps avec Madame et une complicité récalcitrante s’établit entre elles, à tel point que la jeune fille eut même l’honneur de pénétrer dans l’antre de la sorcière. Pour y découvrir un intérieur moderne avec un vélo d’appartement et une cuisine américaine. Ainsi qu’une penderie remplie d’accessoires destinés à pourrir la vie des voisins.
Cette situation perdura quelques mois, tandis que les deux femmes devenaient de plus en plus proches, discutant souvent et longuement malgré les regards en coin des habitants du coin pour qui la sorcière avait sournoisement corrompu une nouvelle âme pure et sans défense à des fins indicibles qu’il ne faut pas mentionner. Pour le plus grand malheur de tous.
Tout prit fin quand un étranger s’invita par la fenêtre de l’appartement.
Alexia fut pétrifiée au milieu d’un commentaire sur une émission de télé, frappée de stupeur par la tempête de verre qui balaya le salon comme une tornade, déchiquetant le canapé sur lequel se vautrait Madame. Un homme de haute taille, vêtu d’un manteau de cuir, se tenait devant elle, triomphant. Elle suivit des yeux son regard et le posa sur Madame, couverte de son propre sang et entaillée de plusieurs dizaines de profondes entailles. Au contraire, elle-même, prise au milieu du blizzard scintillant, ne portait pas une seule trace. Elle observa Madame cracher un jet de sang avant de faire un large geste d’un bras traversé d’une écharde de verre vers le fauteuil éventré et retourné.
« Lazan Door, mon ami, prends donc un siège, ne t’inquiète pas, je rangerai plus tard. Qu’est ce que tu es venu faire ici, cette fois ? Encore cette histoire qui date de Stockholm ? »
Seul un grognement sourd lui répondit. Un grognement et l’éclat froid d’une paire de canines démesurées.
« Tu ferais mieux d’y renoncer, je ne serai pas aussi accommodante cette fois. Tu ne vois pas que tu fais le jeu des Cavaliers ? »
L’homme l’ignora superbement, hésita un instant puis posa les yeux sur une Alexia terrifiée, toujours frappée de mutisme. Une lueur froide s’alluma dans le regard de la chose et la jeune femme réalisa qu’elle n’avait rien d’humain. Elle ne voyait qu’une faim sans fond tapie derrière ces yeux sans âme. Une faim qui avait un nom : Mort.
La tentative de la sorcière pour attirer l’attention sur elle fut un échec ; la créature se déplaça avec une vitesse surhumaine, ayant trouvé une proie plus facile et un bouclier humain. Elle se saisit de la jeune fille par le cou avant de grogner une suite de sons insensés vers Madame qui lui répondit.
Le verre se souleva soudain du sol avant de fondre sur le vampire, le réduisant rapidement en pulpe sanglante. Malheureusement pas avant que la chose n’ait eu le temps de refermer son poing griffu sur la gorge d’Alexia.
Cette dernière, avant même d’avoir pu se rendre compte de ce qui se passait, se retrouvait en train de baigner dans son sang sur le plancher du salon, une douleur sourde pulsant au niveau de sa gorge, une sensation chaude et poisseuse. Pourtant ses membres luis semblaient tellement lourds, les bouger était devenu si difficile… Une ombre tomba soudain sur son visage. Au travers d’un brouillard ocre, elle vit Madame, le front plissé.
« Voila pourquoi je déteste ces saloperies. Pires que des bêtes sauvages. Regarde ce qu’il a fait de toi… »
Elle était presque rageuse. Alexia ne comprenait pas pourquoi elle était tant en colère…
« Bien, comme tu le vois, mon corps est endommagé et toi, eh bien, il ne te reste plus beaucoup de temps. Tu comprends ? » Hochement de tête dans un océan de douleur. « Est-ce que tu veux vivre à tout prix ? Je peux aider mais plus rien ne sera comme avant. Impossible de te soigner… »
Alexia ne sentait plus ses extrémités, tout semblait se brouiller, sombrer dans du coton. Même la douleur s’en allait et, si elle n’y connaissait pas grand-chose, elle savait au moins que ça n’était pas bon signe. Rassemblant ses dernières forces, elle hocha lentement la tête. Elle acceptait tout, pourvu qu’on la sauve de l’abysse qui s’ouvrait sous ses pieds.
Elle se demanda un instant ce qui allait se passer quand soudain elle se sentit glisser en arrière plan. Elle n’était plus seule. Plus seule dans son corps. La douleur avait disparu, mais le coton aussi. Ses pensées se refaisaient sûres et précises. Elle réalisa ce qu’elle avait accepté. Etrangement cela ne la dérangeait pas. Elle voyait aussi les bénéfices reçus, la vie, le pouvoir… Une légion d’âmes humaines rassemblées en une entité. Elle comprenait aussi les bizarreries constantes de Madame. Une Madame qui maintenant s’appelait Alexia et avait 22 ans.
Le lendemain Alexia Kiroen quitta la région. Elle avait du travail. Si ces créatures commençaient à s’agiter, c’est qu’il se tramait quelque chose. Et ça ne pouvait rien être de bénéfique pour elle. Pour la première fois depuis des lustres, elle s’inquiétait.

Mais ceux qui ne croient pas aux coïncidences peuvent toujours chercher plus loin. Tellement loin que cela semble même ridicule. Ainsi quelques érudits obsédés par le passé ou par l’accumulation du savoir ont pu tomber sur d’anciennes histoires à moitié oubliées, des contes, des légendes… mais de là à établir une connection… Il faudrait être fou. Et qui les prendrait au sérieux ?
Elle était la fille d’un dignitaire romain. Un plénipotentiaire de l’Empire, plus exactement. L’époque n’était pas particulièrement propice à l’épanouissement des femmes et ses premières années ainsi que bon nombre des suivantes furent passées au sein du gynécée. A cette époque on ne demandait pas grand-chose d’une femme à part d’être belle et de se trouver un mari… Ou un lupanar pour y exercer ses talents.

L’ennui, c’est que Arethe n’était pas vraiment belle. Loin d’être laide, elle était simplement commune, comme invisible. Et son père lui en voulait pour ça : une atteinte à sa position et à son prestige. Il avait espéré en faire un nouveau joyau, il en était pour ses frais.

Pourtant la jeune fille était brillante. Elle avait un esprit acéré et elle était observatrice et curieuse. Elle espionnait souvent les dîners donnés par son père dans le cadre de ses activités politiques, cachée derrière les lourds rideaux. Pour cela, elle risquait les foudres de son géniteur qui refusait de la voir ainsi défier son autorité.

La mère de la jeune fille n’était pas d’une grande utilité dans ces cas là… Elle était une belle femme soumise et obéissante qui jamais ne défiait son mari et qui passait ses journées à tisser des tapisseries raffinées. Rien de commun avec Arethe, dont l’esprit demandait sans cesse des nouveautés et des connaissances. Elle aurait très bien pu aider son père dans ses affaires, en particulier dans la gestion des domaines familiaux, qui ne demandait pas d’apparaître sur la scène publique. Pourtant l’homme s’entêtait. Il ne pouvait accepter que cette enfant sans grâce puisse avoir une utilité particulière, maintenant qu’elle avait échoué à combler ses espoirs réducteurs. Les brimades, sans être réellement cruelles, n’en restaient pas moins une constante douleur morale pour Arethe. Elle en vint par moment à détester le destin qui l’avait fait naître ainsi.

Alors qu’elle était encore jeune, son père fut mandaté auprès de l’Empire Romain d’Orient. Il allait partir pour Constantinople. La jeune femme n’eut pas le temps de se réjouir de la liberté qui allait être sienne quand il lui fut annoncé qu’elle accompagnerait le plénipotentiaire au cours de sa mission. Elle enrageait devant une telle injustice car la seule raison qui motivait cette demande était la volonté de son père de s’assurer un contrôle absolu sur sa vie à elle. Elle ne possédait de toutes façons pas les moyens de s’opposer à une telle décision et se plia à la volonté paternelle. En 460, à l’âge de 16 ans, elle quitta son domaine du Latium, sa villa à Rome et sa mère. Elle ne devait jamais plus les revoir.

Le voyage lui-même fut calme mais intéressant pour Arethe malgré les remontrances de son père. Les paysages la fascinaient et tout lui semblait nouveau. Son passage en Grèce et son arrivée dans la capitale Byzantine furent un des moments les plus intéressants et heureux de sa vie.

Elle déchanta vite une fois arrivée. Au milieu de ces contrées à l’histoire si riche, elle devait rester cloîtrée loin des yeux, loin du monde dans une semi-vie plus pénible que la mort. Elle lisait pour tromper son ennui. Et elle trouvait que l’Ombre d’Achille ne savait pas de quoi elle parlait lorsqu’elle affirmait qu’elle préfèrerait être esclave sur Terre que de demeurer Seigneur de son monde de morts et de spectres. Ce n’est que beaucoup plus tard qu’elle accorderait à certaines de ces lectures une importance capitale. Et rares étaient ceux qui se doutaient de la quantité de secrets qui dormaient là, attendant simplement qu’on daigne les utiliser….

Heureusement pour elle, les affaires d’Etat prenaient la majeure partie du temps de son père et contre toute attente, Arethe jouit d’une liberté accrue. Elle finit par se lier avec certaines personnes qui pouvaient lui faciliter l’accès aux connaissances dont elle était si friande. Elle fut tout d’abord frustrée par la faible quantité de vrai savoir et par l’immensité des superstitions inutiles. Pourtant, peu à peu, elle voyait un schéma apparaître. Oui, la majorité de ces histoires ne valait pas mieux que des contes à dormir debout. Mais derrières certains, résidait une puissance qui transcendait les siècles. C’est dans les mythes, et dans l’œuvre de certains des grands auteurs qu’on pouvait trouver des indices particulièrement intéressants. Peut-être étaient-ils au courant, peut-être ne faisaient-ils que rapporter ce dont ils avaient entendu parler… Dans tous les cas, ces écrits transpiraient le pouvoir. Arethe s’étonnait que personne n’ait remarqué cela avant. Ou du moins que cela ne soit pas de notoriété publique : cela paraissait si évident. Bien entendu, elle ne pouvait se douter que rares étaient ceux qui étaient capables de lire et de se souvenir à la perfection des centaines de milliers de pages qu’elle avait jusque là parcourues. Plus rares encore ceux qui avaient le don…
Les textes utiles parlaient tous, d’une façon ou d’une autre, de la façon de pénétrer dans le monde des morts, ou de l’amener vers les vivants. Il lui fallut près de 2 ans pour mettre bout à bout les morceaux de rituels, et les indices présents dans les principaux textes. Deux ans à esquiver les propositions pressantes de mariages arrangés. Deux ans à supporter les excès de plus en plus inconvenants de son patricien de père qui semblait imiter la décadence de son Empire. Pourtant, après tout ce temps, elle eut enfin réuni les pièces du puzzle et commença son premier rituel. Elle n’était pas complètement au point et faillit perdre la vie, emportée dans le « monde des morts » qu’elle essayait de contacter. A la place, la dépendance où elle se livrait à ses expériences fut complètement ravagée. Les serviteurs jurèrent toujours que les créatures de l’enfer avaient visité l’endroit, même menacés du fouet. Mais la présence de toute cette puissance était une révélation pour Arethe. Elle avait raison et une réserve colossale de pouvoir était maintenant à sa portée, elle n’avait plus qu’à tendre la main.
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MessageSujet: Re: Alexia Kiroen   Alexia Kiroen Icon_minitimeVen 15 Aoû - 2:58

Par la suite, Arethe fut contactée par certaines de ses connaissances, averties dans le domaine de la magie. Après tout il existait déjà de nombreuses personnes au courant du secret et ce depuis des lustres. La jeune femme fut presque déçue, puis elle envisagea les avantages qu’elle pourrait retirer d’une telle société. Auprès d’elles, elle apprit la prudence ainsi que les bases des techniques. Pourtant, même dans ce cadre ci, elle ne révéla jamais ce qu’elle avait appris par elle-même et la façon dont elle pensait pouvoir l’utiliser. La pratique qu’elle acquit à ce moment fut la base du pouvoir qu’elle développa plus tard. Déjà à cette époque, elle manifestait une capacité impressionnante à tisser le voile de la réalité… Peut être à cause de sa conception particulière de l’univers, peut être à cause de son lien avec la mort et la source de son pouvoir…
Arethe ne put malheureusement pas se consacrer à ses expériences comme elle le souhaitait. Son père se rendit compte du changement : elle était manifestement occupée à quelque chose de pas très sain. Il redoubla donc sa surveillance et décida finalement de lui trouver un honnête mari et surtout un allié politique. C’était la goutte qui faisait déborder le vase. C’est à ce moment qu’Arethe comprit que ses connaissances ne lui donnaient pas seulement un terrain de jeu abstrait, mais aussi le pouvoir de faire comme bon lui semblait et de ne pas se laisser dicter sa conduite.

Elle décida d’en finir. Comme l’Empire qu’il servait, le despote rencontrerait sa fin sous peu. Peu à peu, un plan germa dans son esprit. Elle couperait l’homme de ses soutiens jusqu’à ce que ses espoirs soient réduits à néant. Et il se détruirait seul. Sa première étape serait de trouver un allié. Et elle avait déjà en tête le fils du principal opposant (et partenaire) de son père. Une brute arrogante sans éducation… Un homme à qui il avait été question de la marier. Mais il servirait bien ses intérêts. Une seule chose la retenait encore. Une fois l’acte accompli, comment s’en sortir sans conséquences… Ce point l’obséda des journées entières. Dans tous les cas, elle risquait de devoir commettre elle-même un meurtre. Les personnages qu’elle envisageait de supprimer ne lui étaient pas particulièrement sympathiques et ce n’était pas l’acte en lui-même qui la retint. C’était plutôt qu’elle ne voyait pas de solution pour s’assurer une impunité après coup.

Puis une autre révélation se fit dans son esprit. Tout serait tellement plus simple si elle pouvait simplement changer de vie. Sur le moment, ça paraissait trop farfelu. Mais après tout, si les âmes pouvaient voyager après la mort, pourquoi ne pas tenter de faire ça avant le décès ? Plus elle y pensait, plus cela lui semblait plausible… Mais le rituel nécessaire dépasserait en puissance tout ce qu’elle connaissait jusque là… Des mois passèrent alors qu’elle rassemblait des informations et qu’elle préparait le nécessaire pour le rituel.
Elle mit au point une procédure complexe qui, au terme de longues « négociations » avec le « monde des morts », comme elle se le représentait, permettait de maintenir ouvert un fin passage d’où elle tirerait la puissance pour assurer le transfert. Plusieurs problèmes demeuraient. Tout d’abord, le rituel, malgré les heures de méditation et de voyage mental nécessaires pour trouver l’unique chemin, le carrefour et le Portail, restait incomplet : pour voyager comme une Ombre sur les bords du Styx, une forme de mort était nécessaire. Arethe n’avait aucune preuve que tout avait fonctionner : au moment crucial, tout se jouerait sur un pari risqué. Ensuite, le rituel ne serait efficace qu’une vingtaine de jours au maximum. Enfin, prendre possession de quelqu’un ne se ferait pas sans risque : l’action demandait un hôte sous le joug d’une violente émotion dont l’objet était le théurge (c’est ainsi qu’elle se qualifiait) Dans le cas contraire, l’esprit pouvait se défendre et même gagner…

Pourtant, Arethe pensait avoir un plan infaillible.

Par le biais de ses relations, il fut aisé de se faire inviter à l’une des nombreuses fêtes données par sa cible. Trop heureux de compter parmi les convives la fille d’un de ses principaux rivaux, l’homme ne se fit pas prier et alla même jusqu’à lui faire la cour. Arethe n’en demandait pas tant. Elle n’eut pas à forcer ses talents de comédienne pour laisser entendre à cet être imbu de sa personne qu’elle succombait à son charme, qu’elle était prête à tout abandonner pour lui. Telle est la vanité des hommes et la jeune femme en joua avec une précision froide et une détermination absolue. Tout donner pour atteindre le but fixé. Ne rien voir que l’accomplissement de ses projets. Alors même qu’elle se donna finalement à lui, elle ne contemplait que l’accomplissement de la tâche qu’elle s’était fixée et supporta la douleur et la honte qu’elle ressentit. Elle avait décidé d’une course à suivre et pour obtenir ce qu’elle désirait, elle paierait le prix nécessaire sans se plaindre.

Révéler comme à contre cœur des informations confidentielles sur les affaires de son père se révéla être d’une facilité déconcertante. Quelques mots bien placés ici et là suffirent à aiguiller son pion vers la voie qu’elle souhaitait lui voir prendre. Il était tellement prévisible. Elle savait qu’il allait utiliser ses connaissances au plus vite pour mettre à genoux son père. Peu importait comment.

Les résultats ne se firent pas attendre : en quelques jours déjà les partenaires commerciaux et les alliés politiques se détournaient déjà. Le coup de grâce arriva lorsque, coup sur coup, deux des plus proches amis du père d’Arethe ainsi que sa maîtresse furent subitement victimes d’accidents mortels idiots. Le complot était proche de son apogée.
Laissant échapper sa soi-disant douleur et exposant d’hypothétiques remords, la jeune femme mit en marche la dernière phase de son plan. Comme il était inévitable lorsqu’on connaissait le caractère du Pion, sa colère et son envie de contempler la déchéance de son rival firent merveille. Il « obligea » Arethe à être témoin de la chute de son propre père. C’était pourtant exactement ce que recherchait la magicienne. Elle avait d’ailleurs déjà fait prévenir la garde du danger et imploré une intervention avant que l’irréparable ne soit commis… Avec juste ce qu’il fallait de retard, bien sûr...

Comme prévu, c’est lorsqu’il réalisa quel rôle avait eu sa fille dans ce cauchemar que le père d’Arethe fut finalement mis à genoux. La compréhension et la douleur emplirent son regard alors même que toute vie le fuyait. Il était mort avant de cesser de respirer et c’est machinalement qu’il se saisit de la dague que lui jeta négligemment sa fille en lui suggérant la seule issue possible.

Lui qui avait clamé son mépris et sa colère, promettant mille vengeances, quelques minutes plus tôt regardait à présent sans le voir un plafond où les plus grands artistes de l’Empire avaient représenté le retour d’Ulysse sur Ithaque, pendant que son sang recouvrait peu à peu une mosaïque tout aussi raffinée. Alors, un sourire éclaira enfin les traits d’Arethe. Il lui restait à accomplir le dernier pas. Celui qui la libèrerait pour de bon. Alors même que la seule servante qu’elle n’avait pas renvoyé entrait dans la pièce et poussait un hurlement, elle se retourna doucement vers son complice involontaire, s’approcha à petits pas puis, une lueur glaciale dans les yeux, banda toute sa volonté avant d’arracher vivement l’épée courte du fourreau qui battait la cuisse de l’homme. Avant que ce dernier ait pu esquisser le moindre geste, elle retournait l’arme contre elle-même et l’enfonçait vigoureusement jusqu’à la garde dans sa propre poitrine.
La douleur fut bien pire que tout ce qu’elle avait pu imaginer pour se préparer. Elle luttait contre le froid qui engourdissait ses membres pour trouver la concentration nécessaire au Passage. Pourtant c’est lorsqu’elle ouvrir enfin le Portail et qu’elle sentit la magie à sa portée qu’elle prit peur pour la première fois : le Passage nécessitait la présence de sentiments forts. Or, ceux qu’éprouvait pour l’heure la servante ne s’apparentaient qu’à une égoïste peur pour son avenir personnel. Arethe avait misé sur l’attachement que la femme lui avait témoigné et s’était fourvoyée. La situation aurait paru risible sur le mode ironique même pour la principale intéressée si elle n’avait été aussi désespérée.

Elle se retourna mentalement vers son pion, mais celui-ci n’éprouvait que de la rage et son esprit était une forteresse qu’elle ne parvenait pas à enlever. Arethe commençait à paniquer. Jamais elle n’avait cru que cette étape puisse être si complexe : elle s’était toujours crue capable de surmonter l’épreuve facilement… Mais la réalité était toute autre et elle voyait maintenant sa fin approcher et Charon tendre sa main osseuse vers elle, un sourire osseux et entêtant emplissant son esprit.

Soudain, une lueur d’espoir revint. Une présence qui approchait. Plusieurs hommes. Et la pièce fut aussitôt après envahie de gardes armés de pied en cape. Il fallut d’interminables secondes à la jeune femme mourante pour les sonder et son cœur se déchira : une seule personne pouvait convenir dans son état d’épuisement. Hector, un jeune officier de la garde qu’elle connaissait et qui s’était souvent montré très prévenant. Sa réaction à la vue de son corps ensanglanter ne lassait aucun doute. Il aboya l’ordre de mettre aux arrêts toutes les personnes présentes et se précipita vers Arethe, la prenant dans ses bras.

Ce furent ses derniers actes. La magicienne, au désespoir, n’avait plus de prise sur le rituel. Que ce soit par instinct de conservation ou par la volonté propre de la magie mise en branle, elle remonta le lien, libérant toute la puissance du rituel dans ses veines. La force accumulée s’étendit au garde. Le transfert s’effectua dans une débauche d’énergie magique cataclysmique. Le monde prosaïque du commun des mortels ne sourcilla pas, pas même un rêve humain ne fut troublé par ce qui venait de se produire.

Et Arethe ouvrit les yeux sur son propre corps qui la scrutait, une terreur sans nom dans le regard. Un vague mouvement des lèvres de son ancienne enveloppe attira ses nouveaux yeux : une question à peine formulée, « pourquoi ? ».

Et les premiers mots qu’elle prononça de sa nouvelle voix résonnèrent à la manière d’une prophétie… ou d’une épitaphe. « Je suis tellement désolée… Pardon…»

Mais elle ne tenait déjà plus qu’un corps sans vie dans ses bras et ces paroles restèrent orphelines _à jamais peut-être_ tandis qu’une unique larme tombait sur la joue qui avait été sienne avant de s’écouler, caressant une chair si familière qui refroidissait déjà…



Il n’y eut aucune sensation de victoire, aucune joie, lorsqu’elle quitta la demeure, emportant son propre corps avec elle. Seulement le désespoir et l’incertitude. Morte-vivante, fossoyeur à son propre enterrement… Son témoignage dissipa les ironiquement les doutes et son Pion fut condamné et déchu de ses privilèges. Il commit un « suicide » forcé, évitant une honte supplémentaire à sa famille.

Arethe, elle, apprit à vivre autrement. Dans le corps d’un homme qui l’avait aimée. Ses efforts payèrent et elle réussit même à se convaincre par moments qu’elle avait bien fait. Si ce n’est ce ricanement macabre qui résonnait encore dans son esprit. Celui de la Mort. Et elle avait, comme toujours, eu le dernier mot.
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