Un choc de première qualité...

La journée arrivait à sa fin…le soleil se paraît de sa tunique rouge sang et se préparait à se coucher pour céder la place aux étoiles et à madame la lune pour un bal scintillant.

Perle de Jade sortait d’un immeuble de particuliers. Vêtues d'un kimono japonais et maquillée telles les Geishas. Des gens riches avaient fêté leurs 40 ans de mariage et ils avaient célébré l’évènement en grande pompe. Pour leur distraction, ils avaient fait venir notre dame de compagnie.

Apparemment les clients avaient été satisfaits…pour ne pas dire éblouis devant cette richesse de coutumes et de mœurs asiatiques dont ils ignoraient tout… Perle avait passé le plus clair de son temps à leur donner des explications pour ses maints faits et gestes, tant leur curiosité était grande…La maîtresse de maison avait même tenu à esquisser quelques pas basé sur une danse traditionnelle chinoise…ce fut la catastrophe aux yeux de Perle, mais la bobonne était contente, son jules aussi et les invités comblés…Perle avait été payée, elle avait même reçu un supplément, c’était tout ce qu’elle demandait.

A présent elle allait devoir rejoindre son propre appartement et le tout en passant par des rues qui devenaient de plus en plus sombres et de plus en plus glaciales.

Elle redressa son col de fourrure, rajusta son chapeau cylindrique typé russe et observa les alentours…Il lui fallait un petit coin tranquille…un endroit où personne ne pourrait la voir…Elle avisa une petite impasse juste à deux pas…

L’odeur forte des poubelles de cette petite rue fit froncer son petit nez…elle grimaça…mais elle n’avait guère le choix. S’enfonçant dans l’impasse elle s’arrêta derrière un renfoncement et regarda autour d’elle…personne…

Elle murmura aussitôt une sorte de formule dans une langue que l’on pourrait avoir du mal à comprendre… aussitôt il y eut comme un éclair et un genre de chien des Pays du Nord apparu comme sorti de nulle part…Il s’ébroua, éclaboussant d’eau Perle qui grogna un « t’ention » en fronçant les sourcils…

Le chien, qui tenait plus du loup qu’à un « gentil toutou à sa môman », jeta un coup d’œil à son nouvel environnement…puis, comme si tout ceci n’avait déjà rien d’étrange, il s’adressa à Perle avec une voix rauque et rude :

- Sympa comme endroit princesse…Quel fumet que voilà…qu’avons-nous au menu ? Du ragout de poubelle…saupoudré d’un peu d’excrément humain à la sauce d’urine…Digne de ce trou dégeu qu’est ce monde de bipèdes infâmes…

Avec mauvaise humeur Perle fit sèchement :

- Quand t’auras fini de te plaindre, tu songeras peut être à me dire « bonjour », avoir le sourire, être poli, et avoir un minimum d’égare pour la « bipède » qui est face à toi, et qui, sois-en sûr n’est pas plus heureuse de se trouver ici…Mais c’était ça où la rue principale de Moscou pour t’invoquer…sympa pour la discrétion tu ne trouves pas ?

En maugréant, le Chien loup suivit sa maîtresse à la sortie de l’impasse…Il détestait se faire remettre en place …s’il avait s’agit d’une autre personne que Perle celle-ci aurait eu un aller direct sans espoir de retour jusqu’à son estomac via ses mâchoires emplies de crocs acérés.

Au début il suivait Perle sagement comme un gentil toutou bien élevé qui n’a pas besoin de laisse pour obéir à sa maîtresse…
Mais qui a dit que ce loup était sage plus longtemps que 1 minute ?

Perle fit doucement :

- Alors…comment vont les autres ?

N’obtenant pas de réponse, elle baissa les yeux vers l’endroit où était son invocation quelques secondes auparavant…

- Fenrir….Fenrir ? Où il est encore celui là ?

Elle se tourna et ouvrit de grands yeux…Fenrir était, langue pendante, juste entre les jambes d’une femme d’une vingtaine d’années, les yeux rivés sur son entre-jambes.

- Fenrir ! Au pied ! Rugit la Geisha, pointant ses pieds du doigt…

De mauvaise grâce et furieux d’être ainsi rabaissé, Fenrir revint vers Perle, les yeux miroitant, ayant toujours à l’esprit la vision « enchanteresse » qu’il venait d’avoir…

Une minute se passa sans encombre…Puis Fenrir reprit :

- Tu portes un string toi ?

- Hein ? Nan mais ça va pas ? C’est quoi cette question de pervers ?

-La fille elle avait un string rouge avec des pompons en fourrure qui pendouillaient…T’en porte toi aussi ? J’peux voir ?

Perle soupira…décidément…l’esprit de Fenrir ne cessait de l’étonner.

Alors qu’elle allait rétorquer, elle se rendit compte que son compagnon à quatre pattes lui avait à nouveau faussé compagnie…Elle tourna la tête pour l’appeler et ne se rendit pas compte qu’elle arrivait à un coin de rue et que c’était un moment cruciale lorsqu’on marche…à moins d’être seul dans les rues…ce qui est chose rare surtout à ce moment de la journée où tout le monde est pressé de rentrer chez lui…

En parlant de monsieur pressé en voici un là justement…Il ne regarde pas plus que Perle ne regarde…et comme par hasard il arrive depuis l’autre partie du coin de rue…je vous laisse imaginer ce que cela peut donner…Aïe…c’est qu’il marche vite le bougre…et la Pauvre Perle perchée en hauteur sur ses chaussures à semelles de bois bien typique ne va pas avoir un très bon équilibre en cas de choc….

Mon dieu je ne veux pas voir ça..Ils se rapprochent…Et….

BLAMMMMMM

Ben ça n’a pas loupé…

Le monsieur les fesses par terre et Perle pareil… Mais le Monsieur n’a pas vraiment le temps de se redresser qu’un gros chien lui saute sur le ventre en grondant furieusement…genre « t’es qui toi pour oser avoir renversé ma maîtresse espèce de bigleux, intello de base plongé dans son univers à la j’enfoutre qui regarde même pas devant lui et ne se rend même pas compte qu’il y a une jeune femme qui arrive devant lui…et le pire c’est que ça porte des lunettes… »

Pauvre monsieur….ça ne doit pas être confortable sur le trottoir glacial avec un Fenrir pas content (dieu sait que ça doit être effrayant) sur l’estomac montrant les crocs prêt à vous bouffer la tronche au moindre geste…

Il a heureusement fallut que Perle se relève en époussetant son beau manteau de fourrure et en rajustant son joli chapeau assorti et que la belle se rende compte que sa bête était à deux doigts de manger le pauvre inconnu tout bel homme qu’il était comme un vulgaire casse-croute…

D’une voix impérieuse Perle s’adressa à son invocation en japonais:

- Fenrir ! Seijaku ! (Fenrir ! Calme !)

Tout en continuant de gronder, Fenrir laissa le Monsieur aux quatre fers en l’air mais garda un œil mauvais pointé sur lui…de quoi vous glacer le sang…Perle s’approcha et tendit la main à l’inconnu :

- Sumimasen’, (excusez-moi), je suis désolée, je ne vous avais pas vu venir…mon chien…s’était éloigné…et je le cherchais du regard…Je suis vraiment maladroite…

Elle sourit avec grâce et gentillesse…elle trouvait que ce monsieur n’avait rien de menaçant, aussi elle ne voyait pas d’inconvénient à se montrer agréable à son égard suite aux émotions qu’il venait d’avoir…ce qui n’était pas du gout de Fenrir…inutile de décrire l’état dans lequel il se trouve face à celui qui, bien qu’involontairement, a osé porter la main sur sa princesse….

- Tout va bien? Vous ne vous êtes pas fait mal??

Agent Spécial Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 24/07/2008

La journée avait pourtant si bien commencée… Difficile de croire qu’elle finirait par aller de mal en pis alors que le couchant approcherait. Pourtant, je devais me rendre à l’évidence, là, je ne pouvais pas tomber plus bas, au sens de l’expression et, malheureusement, littéralement parlant…

La journée avait pourtant si bien commencée… Le réveil avait sonné à six heures trente très précise, comme tous les matins. J’avais sauté du lit, je m’étais, tel un félin, étiré puis je m’étais doucement engagé dans la salle de bain pour prendre une douche bien chaude et, à la vision d’un ciel encore bleu nuit mais clair, j’avais décidé de faire un petit footing dans la ville encore endormie. Enfilant un short un peu plus épais que les classiques ainsi qu’un T-shirt superposé à un maillot de corps, j’avais également enfilé une paire de basquets avant de descendre à petites foulées les escaliers de mon immeuble et ensuite m’engager sur le trottoir pour commencer à courir. Je ne savais pas où j’allais mais peu m’importait vraiment, j’avais suffisamment le sens de l’orientation pour ne pas me perdre et ainsi revenir dès que j’en aurais l’envie ou le besoin...

La journée avait si bien commencée, et doucement elle s’était dégradée. D’abord le ciel qui, soudain, devient menaçant et commence à faire tomber une pluie légère mais glaciale. Je n’eus alors d’autre choix que de regagner au pas de course mon « campement » pour finir à nouveau sous une douche chaude et régénératrice. Mais si cela ce serait arrêté à cela, ce n’aurait été que la faute à pas d’chance comme disent souvent les gens… Pourtant là, ça ne s’arrêta pas là. Non seulement parce qu’à peine étais-je sorti de la douche qu’il faisait à nouveau beau dans les rues de Moscou, mais parce qu’ensuite, alors que je m’étais remis au travail sur mes circuits électriques, une bourde me fit cramer une série de composants relativement précieux. Lâchant une série de jurons, je décidai d’arrêter la série de catastrophes là et je jetai sur son lit, attrapant au passage un bouquin qui traînait sur sa table de nuit. Au moins, là, couché tranquillement, il ne m’arriverait pas de problème…

La journée avait si bien commencée… Et elle ne faisait qu’empirer, de minutes en minutes. Après quelques dizaines d’entre-elles de lecture, un bruit suspect retint mon attention, mais ne pouvant en déterminer l’origine, je me replongeai dans ma lecture. Grand mal m’en fit… L’étagère murale située au-dessus du lit trouva l’idée plaisante de me tomber dessus. Heureusement pour moi, je pus esquiver la sournoise attaque. Décidant que le monde entier devait être contre moi ce jour-là, je pris mon blouson et entreprit une marche dans Moscou. Loin de moi l’idée que cela pourrait encore empirer… Et pourtant… Alors que je marchais rapidement et sans vraiment regarder devant moi, perdu dans mes pensées, et surtout dans celles qui visaient à remplacer les composants que j’avais cramé plus tôt, je ne vis la jeune femme qui coupa ma route à un coin de rue. Le choc fut brutal, la chute un peu plus encore, mais rien de bien méchant, juste une énorme surprise, mais rien en comparaison de ce qui me bondit dessus alors que je tentais de me relever. Un « magnifique » chien-loup se tenait grognant sur son torse. Je dis bien « magnifique » car après coup, son pelage et son allure était plaisante mais, sur l’instant, je ne pus voir que ses crocs, bien que ces derniers furent magnifiques à leur manière… Je n’avais pas vraiment peur, je savais juste que je ne devais pas faire de conneries. J’avais mon colt 1911 noir à la ceinture, mais aucune chance de l’atteindre. A cet instant j’avais oublié la jeune femme, me contentant de fixer sans ciller le regard du chien-loup. S’il voulait me sauter à la gorge, je devais être prêt à me défendre, ou du moins esquiver. Toutefois, une voix féminine mais impérieuse vint intimer son « compagnon » au calme. J’avais parfaitement compris les termes utilisés, et ce n’est que lorsqu’une main se tendit au-dessus de moi, que je réalisai pleinement l’origine de cette voix.

La journée s’était bien empirée, mais peut-être que tout n’était pas perdu… J’attrapai la main avec douceur et me relevai en faisant mine de me servir de cette aide mais j’aurais pu le faire tout seul, c’était certain. Elle avait du s’en rendre compte. Et alors qu’elle s’excusait et s’inquiétait de ma santé, je jetais un regard curieux au chien-loup qui me surveillait c’était certain. Il devait l’avoir protégée, pensant que j’étais un ennemi… Je plonge mon regard dans celui de l’inconnue.

« Oh ne vous en faites pas, je suis solide. C’est moi qui suis désolé, je ne regardais pas où j’allais, je dois admettre que j’étais un peu perdu dans mes pensées. Vous allez bien ? J’espère ne pas avoir abimé vos magnifiques habits, ou alors je crois que Fenrir me passera un véritable savon. »

J’avais dit cela sur le ton de la plaisanterie, du moins la fin, car j’espérais vraiment ne pas avoir abimé les magnifiques vêtements qu’elle portait sur elle. Je savais que j’étais surveillé par son chien-loup et que je n’avais pas vraiment le droit à l’erreur… Pourtant, il n’avait pas de raison de penser que je voulais du mal à sa maîtresse… Quoiqu'il en soit, cette rencontre modifiait la donne...

La journée finirait peut-être bien qui pouvait le savoir ?

Perle avait…soit disant « aidé » le Monsieur à se relever. Elle le regardait se remettre en place et épousseter ses vêtements…plutôt bel homme…ses cheveux avaient une couleur que Perle n’avait encore jamais vu…mais c’était une bien jolie couleur qui lui seyait bien.

Fenrir ne voyait pas les choses du même œil. En temps normal face aux humains, il avait la consigne de se taire…et de se comporter comme un gentil toutou croisé avec un loup qui surveillait et protégeait sa maîtresse…Perle espérait qu’il se contienne et ne gaffe pas. Ignorant tout de cet homme elle ne décelait aucune aura, il ne devait pas être un sorcier…à moins d’avoir la faculté de se dissimuler…ce dont elle doutait.

Fenrir grognait toujours et montratt les crocs…et ce fut pire lorsque l’inconnu fit allusion au loup des glaces…Il s’approchait menaçant…genre je suis très très méchant et je vais te bouffer tout cru…Et là…

PAFFFFF !!!(le chien ^^)

La grande baffe dans sa tronche…et voila le loup qui se frotte la joue en bougonnant…pas très naturel ça pour u pseudo chien…
Perle râla :

- C’est pas un peu fini non ? Si tu ne t’étais pas écarter je ne serais pas rentrée dans monsieur…considère cet incident comme étant de ta faute…

Pas très malin non plus Miss de parler à un chien comme s’il était un être capable de comprendre…Mais si le monsieur à un minimum de culture, il doit savoir que les Asiatiques sont très porté sur le respect des choses et la recherche de l’harmonisation des énergies de tout être vivant, et donc parler ainsi à un animal n'est pas chose si trange ue cel... Du moins c’est ce qu’il devrait se dire pour éviter d’avoir des idées folles…

Fenrir furieux baissa les oreilles et la tête en prenant un air penaud…beau comédien…il sauterait bien à la gorge de l’inconnu mais il savait que Perle agirait en renversant l’incantation et le faisant disparaitre…Il fit donc mine de s’en vouloir de se faire disputer par sa maitresse…mais son regard de glace ne quittait pas l’homme…

Perle sourit avec gentillesse et tendit la main vers l’inconnu

- Ne vous inquiétez pas pour moi, je vais surement avoir un bleu, mais cela ne m’empêchera pas de danser. Quant à mes vêtements je pense qu’ils n’ont rien. Je suis vraiment désolée…Excusez-moi…quel manque de convenances à votre égard…Je me nomme Jaio Zhen Zhu…cela signifie…Perle de Jade…appelez-moi comme ceci.

Ses yeux bleus qui contrastaient avec le noir de ses cheveux fixaient l’inconnu…comme si elle voulait voir en cet homme dont elle ignorait tout.

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Difficile à dire si je craignais réellement le chien-loup. A vrai dire, je n’avais jamais eu réellement peur des chiens aussi massifs et impressionnant étaient-ils mais celui-là avait un petit quelque chose que les autres n’avaient pas… Il avait la fâcheuse tendance à me donner froid dans le dos, et ce, même lorsque je ne regardais pas dans sa direction, un peu comme une aura glaciale. Pourtant, avec les années, j’avais appris à me maîtriser, et ce fut donc avec sourire que j’observais moi aussi la jeune femme que j’avais malencontreusement percuté. Je ne fus pas vraiment étonné par la chevelure noir d’ébène mais le contraste qu’offraient ses deux yeux bleus était tout à fait surprenant et beaucoup plus harmonieux que je ne l’aurai cru.

La suite des évènements fut intéressante en tout point. Alors que le chien-loup se faisait un peu plus menaçant à ma tentative d’humour, peut-être un peu déplacée je l’avoue, la jeune femme le remit à sa place d’une… D’une gifle. Un peu surprenant quand beaucoup de maître se contente d’une tape sur la truffe ou sur le bas du dos. Ce ne fut que lorsqu’elle parla à son chien comme elle l’aurait fait avec un enfant que je fus très surpris. Pourtant, alors que Fenrir s’évertuait à obéir, ou du moins, à faire semblant d’obéir à sa maîtresse, je me rappelais de ce que j’avais du apprendre de la culture japonaise et le comportement de la jeune asiatique n’avait rien de si surprenant… La seule chose qui l’était vraiment, c’était Fenrir. Je connaissais bon nombre de races canines, mais là, il tenait beaucoup plus du loup que du chien…

Je ne pus toutefois pas aller plus loin dans ma réflexion, car, alors que son « loup » s’était calmé, bien que j’étais persuadé que son regard surveillait le moindre de mes mouvements, la jeune femme répondit à mes questions, m’affirmant qu’elle n’avait rien, hormis peut-être un léger bleu qui ne la dérangerait surement pas. Elle se présenta ensuite… Jaio Zhen Zhu… Perle de Jade… Les traductions étaient toujours surprenantes mais permettaient aux non-initiés de capter une partie de la mesure de la beauté du nom dans sa langue d’origine. Je n’avais bien sûr pas eu besoin de la traduction, mais elle ne pouvait pas vraiment le savoir. Je tends alors également ma main et serre doucement mais sincèrement celle tendue par la jeune asiatique.

« - C’est bien moi qui devrait m’excuser, je mets à mal toutes les règles de la galanterie. Je suis Zackary Hawkins, mais vous pouvez m’appeler Zack. Même si ce n'est pas aussi poétique que votre nom. »

Je souriais légèrement, cette rencontre risquait d’être fort plaisante, du moins, si le loup ne se mettait pas en tête de me transformer en charpie une fois que sa maîtresse aurait le dos tourné. Pourtant, j’étais presque certain que cette idée lui parcourait déjà l’esprit…

« - Vous allez quelque part en particulier ? Nous pourrions faire un bout de chemin ensemble, je pense que ce serait un peu mieux que de rester plantés là, à ce coin de rue où tout le monde nous regarde d’un air un peu bizarre. »

A vrai dire, cela ne m’étonnait que peu. Certaines personnes étaient toujours surprise de voir une personne aux cheveux à la teinte rouge-orangée et aux reflets cuivrés, surtout lorsqu’elles apprenaient que ce n’était pas une coloration… Mais si en plus une personne si étrange discute avec une personne asiatique, qui était à mille lieues de chez elle, alors là ce n’était plus une étrangeté, mais un phénomène surnaturel ! Autant vous dire que de nombreux regards se tournaient vers nous… A moins que ce soit vers Fenrir…

Perle sourit gentiment, ce monsieur avait l’air tout à fait convenable elle sentait qu’elle n’avait rien à craindre de lui.

Ces cheveux cuivrés l’intriguait au plus haut point…elle était une femme toujours très proche de son physique elle devait toujours en tant que Geisha, être à la perfection. Mais les cheveux de cet homme…étaient-ils naturels ? Une coloration ?
Allons, elle devait se conduire selon son rang et n’avait pas à poser ce genre de question surtout ainsi à froid…

Zackary fit remarquer à la jeune femme qu’il valait mieux circuler car on commençait à les regarder avec insistance…Il fallait dire que Perle avait l’habitude d’attirer les regards des autres…on ne pouvait pas dire qu’elle était de couleur locale…Mais elle n’avait jamais été dérangée d’être ainsi fixée par tout le monde…Au contraire…c’était le but. Au Japon, on faisait toujours passer un petit test pour s’amuser aux futures Geisha…elles devaient, dans la rue, être capable de détourner un homme de son chemin d’un seul regard…
Et puis voir une femme avec un costume traditionnel Chinois ou Japonais même dans leur pays d’origine, ce sont des vêtements devenus très chers et rares…Quand on croise une femme qui en porte encore…il est tout naturel de la regarder.

Perle avait donc de l’expérience dans ce domaine…Arrivée en Russie elle s’était sentie un peu comme un phénomène de foire…Mais maintenant, ses clients la saluaient dans la rue et même des gens lui demandaient avec hésitation si elle accepterait d’être prise en photo avec eux….Comment refuser…

Mais si Perle n’était nullement dérangée par ces regards, Zackary n’avait certainement pas la même opinion…il devait être surement de nature discrète…Et de même pour Fenrir, qui détestait qu’on le regarde comme s’il était un animal d’exposition.
Elle dit d’une voix douce et délicate :

- Je me rendais chez moi avant de…tomber sur vous…Je sors de chez un client et…je rentre à présent chez moi. Mais je ne suis nullement pressée. J’ignore où vous allez, mais ce serait avec joie de faire un bout de chemin avec vous.

A ce moment, Fenrir poussa un long soupir…Perle le foudroya du regard, pas discret du tout décidément…Se rendant compte que sa maîtresse lui sommait de se tenir tranquille…Fenrir du s’incliner…pour le moment…il soupira à nouveau et s’assit sagement aux pieds de Perle…genre…je suis soumis…

* Tu parles…je suis pas soumis du tout…narrateur à la noix…Vais me l’faire moi cet humain…avec ses cheveux rouillés…. *

Allons Fenrir, n’oublie pas que je suis justement le Narrateur et que j’ai tout pouvoir mouhahaha…
Hrem…désolé…

Perle regarda Fenrir et fit avec une petite pointe d’amusement :

- Je devrais peut être acheter une laisse avec un collier étrangleur…après tu rentres dans la catégorie des Molossoïdes non ?

Fenrir avait baissé les oreilles d’un air triste…lui…attaché…Mais il se doutait bien que Perle n’en ferait rien…Il état une invocation…pas un toutou à sa mémé…

Agent Spécial Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 24/07/2008

Difficile à dire ce que je ressentais vraiment à ce moment là. Alors que je réajustais mes lunettes, je me demandais encore ce que je faisais. A vrai dire, je ne réfléchissais pas vraiment, je me laissais guider par mon « instinct ». Il était dans ma nature de ne pas passer pour un rustre, qui, à cette occasion, se serait contenté de maugréer quelques mots à l’encontre de cette charmante jeune femme tout en continuant sa route. Quand à l’idée de circuler plutôt que de rester là, un peu comme des pieds de grues attendant que quelque chose se passe, elle provenait à la fois d’un besoin de rester relativement discret, mais également parce que le froid commençait à se faire sentir légèrement à travers l’inactivité. Marcher permettait de faire fonctionner la machine corporelle et ainsi, par cette activité, de maintenir une température constante qui empêchait d’éprouver le froid, du moins permettait de moins le sentir.

Je m’interrogeais encore sur la profession de Jaio. Ses vêtements traditionnels et la rigueur de ses appas trahissaient beaucoup de choses mais la culture Japonaise m’avait toujours un peu échappé, bien que je s’y sois allé de nombreuses fois. Lorsqu’elle me répondit, me disant qu’elle était entrain de rentrer chez elle, alors qu’elle sortait d’un client juste avant que je ne la percute, je fus légèrement surpris… A dire vrai, la première chose à laquelle je pensai fut qu’elle soit une fille de joie. Cette idée était totalement saugrenue mais l’évocation du mot « client » était une sorte de déclic. Je tentais alors de revenir à la discussion, me promettant d’éclaircir ce mystère un peu plus tard, si la discussion le permettrait. Je pus revenir à la réalité, lorsque je vis le chien-loup prendre place aux pieds de sa maîtresse sans broncher, mais je sentais qu’il n’avait toujours pas confiance en moi… Il agissait réellement comme un véritable garde du corps. C’était le cas de nombreux chiens, mais celui-là semblait vraiment beaucoup plus avisé… Je ne sais pas pourquoi, une sorte de pressentiment… J’avais un mauvais pressentiment…

Lorsqu’elle parla à Fenrir de lui mettre une laisse avec un collier étrangleur, j’esquissai un sourire. Rien de méchant, mais je m’imaginais simplement l’image de cette jeune femme, d’apparence un peu frêle, tenir en laisse un molosse comme celui-là… C’était, à ne pas s’y tromper, digne d’une bonne comédie.

« - Ce serait bien dommage, il ne pourrait plus vous défendre à sa guise en sautant sur le premier homme qui vous bouscule malencontreusement. »

Pas d’ironie dans mes propos, je ne me le permettrais pas. C’était seulement un peu d’humour. Je ne recommencerai bien sur pas l’expérience, mais il fallait voir le bon côté des choses. J’avais rencontré cette jeune femme qui avait l’air bien sympathique et elle avait également un côté mystérieux qui m’attirait… Comme si j’avais envie d’en savoir un peu plus… Pas par rapport à mon boulot, mais simplement pour moi. Pourquoi ne pas se lancer ?Avec sincérité, je me lançais alors :

« - Comme l’heure tourne, je serai ravi de vous inviter à dîner pour essayer de me faire pardonner de ma maladresse, bien sûr, je connais une excellente adresse où Fenrir serait accepté sans problèmes. »

Je marquai une pause, conscient de ce que je venais de dire et du contresens que cela pouvait produire.

« - Surtout ne pensez pas que c’est une manœuvre quelconque pour un plan douteux. Je suis sincère, c’est juste une occasion de passer une soirée tranquille mais vous êtes tout à fait libre de refuser. »

Perle qui avançait aux côtés de Zackary paraissait surveiller étroitement son chien…comme si elle craignait quelque chose.

A l’invitation de Zack, elle s’arrêta net…comme…électrocutée. Jamais…dans toute sa vie on ne lui avait offert quoique ce soit ni invité à faire quoique ce soi…Tous ses actes obéissaient à un code précis et strict…Elle donnait tout et ne recevait d’autre chose que son salaire. Elle baissa les yeux regardant le sol…Sa respiration s’était accélérée. Pour une fois dans sa vie…elle allait être servie…c’était elle qui sera à la place du client…Pour une fois elle sera dans un lieu public sans avoir à allumer le cigare d’un homme d’affaire ou a servir le thé de son épouse…Pour une fois…elle sera la cliente…

Elle se rendit compte qu’elle s’était arrêtée et que Zackary la regardait…il ne fallait pas qu’il croit qu’elle ait été choquée par son audace ou autre chose du genre. Elle se remit en marche et s’expliqua :

- Veuillez excusez ma…surprise…mais…on ne m’avait encore jamais invitée…Je…Mon métier n’autorise guère ce genre de coutume. Un homme ne devrait pas s’intéresser à moi et me témoigner trop de gentillesse…

Elle s’embrouillait et ses paroles allaient surement mettre la confusion dans l’esprit de son compagnon…il allait surement s’imaginer qu’elle était une…
Perle releva la tête et regarda Zackary, elle fit d’une voix douce mais légèrement anxieuse :

- Excusez-moi…je ne devrais pas non plus vous dire tout ceci…vous m’invitez et moi je fais la sotte. Mais voyez-vous…je suis une Geisha…une dame de Compagnie de luxe si vous voulez…n’allez pas imaginer que je suis…enfin que je…vous comprenez je pense…

Elle avait eu ce besoin de se justifier face à cet homme qui avait l’air d’une honnêteté pure et dure…Le genre de personne qu’on ne croise pas à chaque coin de rue…Pour Perle, elle avait justement trouvé la « perle rare »…Cet homme n’avait rien d’excessif comme elle avait l’habitude de voir…il ne la dévorait pas comme s’il n’avait qu’une idée en tête (vous n’avez surement pas besoin d’un dessin )

…Aussi c’est tout naturellement qu’elle répondit :

- J’accepte avec joie votre invitation.

Elle sourit avec sincérité…ses yeux pétillaient de curiosité et d’envie…comme une enfant à qui on avait promis de l’emmener au restaurant ou au cinéma pour la première fois de sa vie…et s’était le cas de Perle…

Mais…il y a toujours un mais….c’eut été trop beau qu’une certaine personne…ou un certain animal ne ramène pas sa fraise…au moment pile où il ne fallait pas…heureusement que nos deux amis sont pratiquement seuls dans la grande rue et que les gens qui s’y trouvent passent très vite sans prendre garde à qui que ce soit, empressés de rentrer chez eux pour se réchauffer.

Zackary entendit à leur côté une voix rauque et empli de rage qui s’exclama :

- Nan mais ça va pas princesse ? Aller dîner avec ce blanc-bec aux cheveux rouilés ? Et puis quoi encore ? Pourquoi pas l’inviter à la maison aussi ? Hein et puis tant qu’à faire…t’as qu’à aussi…

BLAMMMMMM !!!

Le sac que Perle tenait dans sa main venait de frapper violemment la tête de Fenrir…mais il était trop tard…Zackary avait parfaitement bien comprit qui avait parler…Elle regardait Zackary d’un air paniqué…craignant une mauvaise réaction de sa part…il était tout naturel que c’était ce que Fenrir cherchait…

Agent Spécial Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 24/07/2008

Je savais que tout ceci semblait légèrement osé, voir même frisait l’indécence, mais pourtant je n’y voyais aucun mal particulier, si ce n’est celui d’un jeune homme cherchant à s’excuser d’une manière polie d’avoir percutée dans la rue une jeune femme. C’était peut-être un peu « trop » et pour certains un simple « merci » aurait suffit, mais je devais admettre qu’au-delà de m’excuser, il y avait l’envie d’en découvrir un peu plus sur elle, sans aucune arrière-pensées, et passer une bonne fin de soirée, alors que le début avait vraiment mal commencé. Pourtant je me demandais encore comment j’avais pu oser faire une telle proposition, et, lorsqu’elle s’arrêta, figée dans l’espace, comme frappée par l’étendue des mes paroles, je pensais sincèrement avoir fait une énorme bêtise. A vrai dire, je ne m’attendais pas à ce qu’une proposition d’invitation au restaurant fasse autant d’effet… Elle était restée ainsi quelques instants, alors que je m’étais arrêté également, l’interrogeant du regard. La jeune femme finit enfin par reprendre ses esprits et m’expliqua qu’elle avait été surprise par ma demande puisque, de part son métier, elle n’avait jamais été invitée… J’avoue qu’à cet instant, mes pensées précédentes refaisaient surface, mais pour moi ce n’était qu’un détail de toute façon. Puis elle s’excusa de nouveau, - je trouvais d’ailleurs qu’il n’y avait pas motif à le faire – et m’expliqua un peu plus en détail la situation. Le fait d’apprendre qu’elle était une Geisha me permit de lever le voile sur de nombreux petits mystères qui flottaient autour d’elle et d’évincer définitivement la première idée qui avait germée dans son esprit. Je répondis alors, armé d’un éternel léger sourire :

« - Oui, je comprends, j’ai quelques notions avancées de la culture japonaise et je saisis parfaitement la différence. Mais quoi qu’il en soit, vous êtes libre de refuser mon invitation si cela vous gêne. »

Je n’étais pas du genre à forcer la main aux gens, même lorsque je devais m’occuper des interrogatoires dans le cadre de mon métier. Lorsque j’étais seul, je m’arrangeais toujours pour obtenir mes informations par le vol ou l’écoute, mais je n’étais pas adepte d’utiliser la brutalité sur les prisonniers pour savoir ce qu’on pouvait obtenir ailleurs. Une plaie dans mon métier, mais tout le monde n’était pas parfait… Je fus ravi qu’elle accepte toutefois mon invitation et nous recommençâmes à marcher tranquillement après que j’ajoute comme simple réponse un léger sourire ravi. Pourtant, alors que nous marchions, une voix rauque et relativement basse se fit entendre. Une voix qui parlait à une « princesse » et d’un « blanc-bec aux cheveux rouillés »… Sachant pertinemment que l’on parlait de moi, je m’arrêtai et sonda la rue alors que la voix terminait sa phrase ou plutôt tentait. Car alors que je remarquais que les personnes susceptibles d’avoir été entendue étaient beaucoup trop loin, la jeune femme assena un coup de sac monumental à Fenrir… Mon regard se posa alternativement entre le « chien-loup parlant » et la jeune Geisha. Il y avait un mystère là-dessous, mais il existait peu de personnes pouvant posséder un animal doté de la parole.

Je comprenais doucement que je devais avoir à faire avec une Magicienne. (je n’aimais pas forcément la dénomination Sorcière) Je savais également que cette caste était là pour les mêmes raisons que moi mais je n’avais pas envie de songer au travail aujourd’hui. Qui plus est, elle n’avait manifesté aucune mauvaise intention, à moins que ce fût une couverture… En tout cas, cela justifiait d’autant plus la sensation que Fenrir me faisait… Remarquant que la jeune femme me jetait un regard paniqué, je lui rendis un sourire comme je savais les faire et je me tournais vers le chien-loup. Ma voix était posée et calme. Inutile de s’énerver, cela ne servait à rien de rentrer dans le manège bien visible de Fenrir. Mais, mon regard posé sur le chien-loup, mon sourire avait disparu, laissant place à une expression plus neutre.

« - Je suis désolé de voir que tu me détestes toujours autant. Si ma tête ne te revient pas, je suis navré également, mais je ne peux pas la changer, quand à mes cheveux « rouillés », j’en suis très fier quoique tu puisses en dire. Ca me fait une différence flagrante avec les miens, tout comme tu es différent des tiens. Malgré cela ne je ne me permets pas de faire de commentaires sur ta différence. »

Je marquais une brève pause, mais pas de quoi laisser le temps de rétorquer à qui que ce soit.

« - Tu protèges ta princesse, et c’est un devoir honorifique, mais je ne lui veux aucun mal. Et si je suis un blanc-bec, je suis sûr que tu n’aurais pas de mal à me réduire en charpies si j’osais lui en faire, ce qui n’arrivera pas. Je ne force pas les gens à penser du bien de moi, chacun son opinion sur les choses, mais moi je ne te juge pas d’un premier regard surjectif. »

Je me tournai ensuite vers Perle, mon éternel sourire aux lèvres.

« - Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais cela ne change rien à mes intentions, si vous voulez toujours de moi. Maintenant, je comprendrais parfaitement que vous préfériez décliner mon invitation. »

Perle encore sous le choc de l'incident trouvait que Zackary prenait l'évènement plutôt bien...Il répondit d'un ton neutre à Fenrir ce que eut pour effet de faire sourire le Loup d'un air mauvais...il fit en grinçant des dents...

- Mes "semblables"...et que crois-tu que je sois au juste? Un loup avec seulement la faculté de parler? Je suis une invocation moaaa môoossieur...et je n'ai pas de semblable contrairement à vous autre les bipèdes...vous voyez des différences entre vous...mais moi je vous trouvent tous pareil...excepté les femmes...sont pas mal je dois dire...[ nan mais faites le taire >_< ]...Là mon cher tu ne vois qu'un loup normal...imagine-moi plutôt sous ma véritable apparence...

Perle s'interposa:

- Fenrir s'il te plait...ce monsieur n'a nul besoin de savoir a quoi tu ressemble en vérité...

Mais Fenrir n'avait cure des propos de Perle et il poursuivit:

- Imagine donc bipède, un loup certe, mais aussi gros qu'un de vous bourrin (très savoureux comme viande je dois avouer...) le pelage couvert de Glaces si froides que si tu me touchais tu congèlerais sur place...Hé bien mon mignon t'a quoi a dire maintenant sur mes..."semblables"...

Perle avait honte...pour Fenrir...elle savait qu'il avait un bon fond...mais cet homme? Il ne savait rien de l'elemental et risquait de mal le prendre...

- Fenrir! Arrête s'il te plais ou je stoppe l'invocation!

Ce fut le choc...Fenrir aimait trop voir Perle...se savoir renvoyé dans son monde lui déplaisait eu pont qu'il en était exécrables avec tout le monde...même chez lui...Ce fut donc un bon plan pour le calmer au grand Bonheur de Perle...

Elle se tourna vers Zackary:

- Je vous prie de bien vouloir l'excuser...il a un caractère assez...horrible je vous l'accorde...mais il n'est pas méchant...juste....cruel...C'est l'élément de l'eau...toujours indomptable et capricieuse...

Elle tordait ses mains entre les siennes...ne sachant plus où se mettre...

- Si votre invitation tient toujours, mon "oui" l'est aussi...Je vous suis si vous connaissez un endroit où on accepte les..."chiens"...Je ne peux me séparer de lui...le lien est fort entre une invocation et son magicien...Trop loin 'lun de l'autre nous affaiblirait tout les deux...

Elle fixait Zackary d'un regard suppliant lui demandant de ,pardonner l'affront de Fenrir...D'autant lus qu'à présent il savait qu'elle n'était pas comme lui...elle appartenait à la Magie...et s'était dédiée à cela...

Fenrir bougonnait entre ses dents:

- Fichus humains...croient tout savoir...savent rien...gagnagna...par ci et gnagna par là...ignorants...

Il fut interrompu par un juron japonais le plus ferme possible:

- Urusei Bakamono! [la ferme imbécile!] tu avs nous faire remarquer d'avantage...conduis-toi enchien je t'en pris! les chiens ne parlent pas ici...

Agent Spécial Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 24/07/2008

Je savais pertinemment que Fenrir riposterait, c’était aussi certain qu’il n’avait rien du tout d’un « chien-loup » classique. D’ailleurs les premiers propos de l’invocation me firent sourire. Il fallait être né de la dernière pluie pour ne pas faire le lien direct entre une magicienne et une bête magnifique et qui plus est, qui parlait. Il ne manquait pas de superbe lorsqu’il parlait et bien qu’il savait, tout comme moi, qu’il devait avoir largement l’ascendant sur moi, cela ne changeait en rien cet effet, voir peut-être l’accentuait d’autant plus. Mais si ce dernier pensait que j’avais peur de lui, il se trompait allègrement. Je connaissais la peur, mais il ne me l’inspirait pas, tout simplement parce que je savais qu’il n’était pas le maître et que la jeune femme ne le laisserait pas aller au-delà des mots. Même la description qu’il me fit de lui ne m’ébranla pas. J’imaginais parfaitement le pouvoir et la force des invocations, bien que je sois totalement étranger à elle, mais je n’avais pas peur de mes ennemis. Du moins, je n’avais plus peur, l’entrainement mental était fait pour cela. Un agent secret devait être capable de garder son calme et son sang-froid en toute situation pour réfléchir intelligemment et trouver la bonne solution, une chose que l’on ne pouvait pas faire, ou alors très mal, lorsque l’on éprouvait la peur et la panique.

Alors que la jeune femme semblait vouloir calmer le loup, elle sembla trouver la faille en le menaçant de le renvoyer d’où il venait. Apparemment la menace semblait porter ses fruits et le « loup » devait sincèrement apprécier le fait d’être renvoyé. Voyant qu’elle avait réussi son petit effet, elle se tourna vers moi en me demandant de l’excuser, lui et son caractère capricieux et indomptable. Je comprenais parfaitement et de toute façon il n’y avait rien de méchant dans cette « joute » verbale, du moins pas de mon côté. Quand à l’invitation, il était certain qu’elle tenait toujours, je n’allais pas laisser tomber une soirée qui risquait de très bien se passer. Je souriais à la jeune femme et lui répondit :

« - Ne vous inquiétez pas, il n’a rien à se reprocher, il répond simplement, ce n’est pas discret, mais au moins il me dit ce qu’il pense. Je suis désolé de voir cet apriori qu’il a de moi, mais je ne pense pas que je pourrais y changer quelque chose. »

Je m’agenouillais devant le « loup », plongeant mon regard dans le sien pour qu’il comprenne que je n’avais pas peur de lui. Ma voix était toujours tranquille, après tout, je me contentais d'exprimer mon point de vue, sans aucune animosité, ce qui n'était visiblement pas le cas de mon interlocuteur.

« - Je savais parfaitement ce que tu étais quand j’ai compris que tu n’avais rien d’un « loup » ordinaire. Quant à tes semblables, non, je n’en sais rien ou presque et ça me désole un peu parce que ça me fascine. Mais n’imagine pas en connaître plus sur les humains. Ce n’est pas parce qu’on en fréquente une centaine ou des milliards qu’on les connait. La connaissance de cas particulier ne donne pas accès au sens complet d’une théorie, voilà pourquoi moi je ne me suis pas laissé abuser par mon premier regard sur toi. »

Je me relevais alors, invitant la jeune femme à reprendre le trajet. J’entendis Fenrir marmonner, ce qui me fit sourire.

« - Ne vous inquiétez pas, Fenrir ne passera pas inaperçu mais le patron est un ami, depuis le temps que je vais manger chez lui, et il ne me refusera pas cette faveur, surtout s’il sait que c’est pour faire plaisir à une charmante jeune femme. »

Je n’abordais pas le sujet de la magie en pleine rue, après tout, qui saurait si on ne m’espionnait pas, ou qu’on ne l’espionnait pas elle. Nous serions bien plus tranquilles au restaurant où nous obtiendrons une table relativement éloignée et où nous pourrions parler si elle le désirait. Lui indiquant de tourner à un coin de rue, nous poursuivîmes notre chemin, le restaurant n’était plus très loin.

Perle était pour le moins rassurée...Zackary était vraiment un homme des plus étrange...comment pouvait-il garder un homme avec tant d'aplomb et autant de calme? Il ne semblait pas s'effrayer de Fenrir et pourtant ce dernier ne manquait pas d'en rajouter sur son aspect de vilain chien très énervé...

Mais Fenrir fut pris à son propre jeu...il resta muet sur place...une oreille baissé et le regard débile il ne savait plus quoi dire...il devait reconnaitre que cet humain n'était pas comme les autres...

Un choc de première qualité... Fenrirgnhb7

Il regardait Zack d'un air tellement abruti que Perle eut limite pitié de lui...

C'était vraiment genre: "Nan mais qu'est-ce qu'il me sort cet abruti d'humain à la noix? Qu'est-ce que je fous là...mais pourquoi il me parle en plus...? Et pourquoi je suis là...Pourquoi je le vois...Mais c'est pas vrai...Il a dit quoi déja? "

Pauvre Fenrir...il eut droit à une gentille caresse de la part de sa maitresse...Juste avant que celle-ci se mette aux côté de Zachary...sous l'œil rageur de l'invocation vexée

Et puis d'abords pourquoi il avait pas peur de Fenrir lui hein? En même temps avec Perle a ses côté...Le loup savait qu'il ne pouvait rien faire si la demoiselle n'était pas en danger....

Aussi il ferma son clapet et suivis docilement en bon toutou ruminant des paroles peu mémorables...

Perle quand à elle souriante marchait aux côtes de Zack...

- Très bien....je vous suis...

Ils tournèrent dans une rue...un peu plus loin...et...les voici arrivé...

Agent Spécial Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 24/07/2008

Je savais que Fenrir n’appréciait pas trop ma compagnie, mais malheureusement pour lui, celle de la jeune femme m’était tout particulièrement agréable. J’avais la légère sensation d’avoir « gagné » une petite bataille. L’invocation n’était pas d’un caractère particulièrement aimable avec d’autres personnes que sa maîtresse mais j’avais réussi à gagner un peu de répit. Ou plutôt, je pensais qu’il obéissait enfin à sa maitresse et essayait d’éviter d’attirer les regards et les interrogations sur elle. Ce moment de tranquillité obtenu, Jiao et moi marchions tranquillement dans les rues dans lesquelles l’agitation commençait à se tarir avec l’arrivée de la nuit. Le restaurant que j’avais mentionné n’était vraiment pas loin. Quelques rues, tout au plus. D’ailleurs, à force d’y penser, voilà que nous étions arrivés devant la porte.

La façade du bâtiment abritant le dit restaurant n’avait rien de particulier et ne se distinguait pas de ses voisins directs. Seul une enseigne classique, sur lequel était inscrit un nom, surplombait l’entrée du restaurant. Le nom lui-même n’était pas spécialement aguicheur mais il fallait oser pousser la porte d’entrée pour découvrir tout l’intérêt d’un endroit comme celui-ci. Et alors que je m’avançais, ouvrant la porte, comme l’exigeaient les règles de la galanterie, je remarquais que le restaurant était loin d’être bondé, ce qui n’était pas plus mal. Tenant alors la porte à la jeune femme tout en lui tendant ma main pour lui faire signe d’entrer, je la regardais s’avancer avec grâce, Fenrir sur ses talons.

L’intérieur n’avait rien de très « chic », mais la lumière, l’ambiance en général, étaient très accueillante, n’agressaient pas le regard. On avait l’impression d’être dans un endroit en toute convivialité. C’était un endroit parfait si l’on voulait passer une soirée tranquille au calme, car bien que plusieurs tables fussent occupées, on n’entendait pratiquement pas les gens qui étaient autour. Fermant la porte, un serveur vint me voir un grand sourire aux lèvres, nous nous fîmes une franche accolade et il salua la jeune femme avec toute la politesse qu’il se devait. Je lui expliquai alors, en russe :

« - J’aurai besoin d’une table assez isolée, parce que mon amie désirerait garder son chien avec elle. Vois-tu elle y est très attachée et je ne voudrais pas qu’elle passe une mauvaise soirée à cause de cela. Tu peux me trouver ça ? »

Le serveur me regarda, son regard malicieux posé sur moi. Je lui répondis d’un sourire que ce n’était pas ce qu’il pensait. Il nous fit signe de le suivre, et j’indiquais moi-même à la jeune femme de venir avec moi. Finalement, il nous indiqua une table située dans un coin, à l’écart des autres personnes déjà installée, et j’aidais alors Jiao à s’installer puis m’asseyais face à elle. Fenrir put trouver une place tout naturellement aux côtés de la table sans gêner qui que ce fut puisque personne ne passerait par là pour une raison ou pour une autre. Mon ami apporta ensuite les cartes et repartit sans un mot de plus. Je décidai alors de relancer la discussion.

« - J’espère que l’endroit vous plait. Je viens souvent ici, ça n’a rien de « chic » mais c’est simple, accueillant et tranquille, ça me correspond parfaitement. Quand au menu, on sert de tout et tout est bon et bien présenté. Je vous invite donc à prendre ce qui vous fera le plus plaisir. »

La cuisine de ce restaurant n’avait rien à envier aux plus grandes cuisines et tout y était extrêmement délicieux et léger. Bref, c’était un petit coin de paradis que je partageais avec un ange…

Perle était entrée dans ce petit restaurant qui d'exterieur ne payait pas mine...elle fut agréablement surprise... Il y avait une abiance des plus agréable et peu de monde...

Malgré cela naturellement, les gens de ce restaurant ne devaient pas croiser d'asiatique a longueur de journée, aussi sentit-elle tout les regards se porter sur elle...la dévisageant, la scrutant, essayant de comprendre ses étranges vêtements typique...et pourqoi elle avait autant de maquillage sur le visage...

Fenrir était sur ses talons, bougon, ronchonnant dans
ses poils de museau que la vie était injuste et que personne ne toucherait à Perle...

Suivant le serveur, elle en profitait pour regarder tout autour d'elle...rien a voir avec ces hotels où ces restaurants chic où elle jouait les dames de compagnie avec ss clients. L'ambiance était charmante et le cadre...délicieux.

Elle sourit gracieusement à Zack lorsqu'il lui présenta un chaise où elle s'assit...regardant l'assiette et les couverts face à elle...Des couverts qui n'avaient rien a voir avec ses baguettes dont elle avait l'habitude...mais elle savait se servir des couverts tradtionnels...tout de même...

Elle n'en revenait toujours pas que cette assiette et ces couverts étaient à elle...pour elle...se servi à manger dans un lieu public...tout pour elle...

Elle entendit un soupir de Fenrir qui s'tait posté entre les deux jeunes gens...bien tranquillement, un oeil sur la table tachant d'imaginer de la bonne viande bien fraiche toute sanglante...ce n'est pas parce qu'il est une invocation qu'il n'a pas le droit de manger...il se nourrit comme un loup apès tout...

Il en avait l'eau à la bouche et tirait la langue comme un bon toutou assoifé et affamé à la grande joie de Perle qui se rendit compte que son estomac
interessait le loup pus que de chercher des noises à Zackary.

Perle saisit la carte des plats que l'ami e son compagnon lui tendait avec un sourire qu'elle lui rendit...
Ouvrant la carte ses yeux parcoururent les plats, tous aussi appétissants les un que les autres...L'itervention de Zack au sujet de ces mets la fit rire...

Décidément pas facil de choisir...enfin elle opta pour l'une des plus fameuse soupe préparée en Russie et aussi l'une de ses préférée: une solianka...et de suite la boisso qui en découlait..de la Vodka...

Elle leva les yeux vers Zack, ramenant la cate vers le dessous de son menton et demanda d'un air malicieux

- Vous avez choisis ?

Ses yeux pétillaient de joie.

Agent Spécial Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 24/07/2008

Alors que nous étions assis, plongés l’un et l’autre dans le menu, je me demandais bien ce que j’allais pouvoir choisir… J’avais l’habitude de manger ici et la plupart des plats m’étaient connus, comme les fameux « priojkis » ou même le « chtchi ». Mais ce soir, je ne savais pas vraiment quoi choisir. A vrai dire je regardais plus la jeune femme en face de moi que la carte. Heureusement pour moi, elle était plongée dans la lecture du morceau de carton plastifié et ne faisait pas vraiment attention. J’aurai eu bien du mal à lui expliquer pourquoi je la regardais avec autant de plaisir. Il n’y avait rien de mal placé, mais j’appréciais simplement de la regarder. Elle était tellement différentes des autres, tellement « spéciale », et pas uniquement à cause de son pouvoir de magicienne. Non il y avait véritablement quelque chose d’unique chez elle, d’unique et extrêmement appréciable.

Soudain, elle releva les yeux et croisa les miens. Alors que je n’apercevais que son magnifique regard, elle me demanda si j’avais fait mon choix. Prit un peu de court, je reposais mes yeux sur la carte et y repérait les « galoubtsy », j’y avais déjà goûté et je savais qu’elles étaient fameuses. Je relevai alors ma tête et affichai un léger sourire.

« - A l’instant. Je pense m’orienter vers les galoubtsy. Je dois vous avouer que j’ai déjà tout goûté ici mais cela ne change rien au fait que j’ai l’impression de redécouvrir un plat à chaque fois que j’y plonge ma fourchette. »

J’affichais un large sourire avant de reprendre :

« - Et vous ? Que prendrez-vous ? »

Alors qu’elle me répondait, je faisais un signe au serveur pour qu’il vienne prendre notre commande. Il me fit un léger signe pour me faire comprendre qu’il arriverait dès qu’il pourrait. Jetant un coup d’œil rapide à Fenrir, je songeais que ce bougre devait lui aussi avoir faim. Je restais alors un peu absent un moment, réfléchissant à quoi un tel molosse pouvait bien manger. Ne sachant pas vraiment si son statut d’invocation le rendait insensible à des sensations bien réelles, je préférai prendre les devants et lui prendre à manger. Au pire s’il n’en avait pas besoin il laisserait le plat de côté, de l’autre, cela me permettrait peut-être de lui faire comprendre que je n’avais aucune mauvaise intention. Le serveur arriva sur ses entre-faits et je passai alors la commande en russe.

« - Ce sera une Solianka pour la charmante damoiselle, et pour moi des galoubtsy. Il nous faudrait également une bouteille de Vodka pour accompagner cela. Tu serais gentil de nous apporter une assiette avec un beau steak saignant et un os à moelle si tu en as en réserve. Je pense qu’une gamelle d’eau, ou une assiette à soupe remplie d’eau serait utile en plus. »

Le serveur me regarda amusé et me répondit qu’il n’y avait aucun problème. Je le remerciais et me retournait vers ma convive. Les plats seraient vite préparés mais nous avions un peu de temps devant nous pour discuter.

« - Alors ? De quoi voudriez-vous parler en attendant ? »

Perle écarquilla de grands yeux en entendant Zackary prendre commande pour eux deux, mais aussi pour...Fenrir...cela ne pouvait être que pour lui ce steak saignant et cet os à moelle...

L'invocation n'en était pas moins surpris...cet humain ne ressemblait vraiment pas aux autres...il était bon, doux, gentil calme, et...pas rancunier...

Tout le contraire de Fenrir qui ne connaissait en rien ces facultés sauf...à l'égard de celle qu'il aimait plus que tout...Perle.

Le coeur horriblement lourd d'être ainsi bien traité par un humain qu'il n'avait pas manqué de trainer dans la boue, Fenrir posa sa tête sur les cuisses de Perle en chougnant quelque peu. Ses grands yeux bleux humides de suppliants lançaient des demandes de caresses imminentes.

Tout en répondant à la requête de son invocation, Perle lança un magnifique sourire à Zack qui put lire dans les yeux de la jeune femme une profonde reconnaissance à son égard...Elle fit d'une voix mélodieuse:

- Vous l'avez ému...et cela ne lui arrive pas souvent...il n'a pas l'habitude de recevoir des témoignages d'attentions autre que de ma part...surtout vis-à-vis de vous...il a honte mais ne vous le dira jamais...il a...une saleté de fierté.

Le loup des Glaces regarda Perle et marmonna

- Ouai ben c'est bon on va pas s'étaler sur le sujet hein...

La jeune femme rit de joie et redoubla de caresses sur le doux pelage de Fenrir qui ferma les yeux...il était bien...

Elle reflechissait...de quoi pouvait-elle bien parler? Elle songea que Zackary voulait sans doute savoir ce qu'elle était...Mais on verra bien s'il lui demanderait des détails...alors elle aviserait...

Elle fit d'un air enjoué:

- Hé bien...si nous parlions de vous? D'où venez-vous? Depuis combien de temps vivez-vous à Moscou? Enfin racontez moi ce que vous jugez bon que je puisse savoir sur vous...

Les yeux bleus de la jeune femme s'étaient plongés dans ceux de Zack...ce dernier pouvait avoir l'impression de plonger dans une mer de saphir...mais sans ressentir de torpeur ou de douleur que l'eau a un malin plaisir à nous prodiguer si nous restons trop longtemps dans ses bras...

Agent Spécial Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 24/07/2008

Je ne pensais pas vraiment que mon attention irait jusqu’à faire cet effet là mais j’étais content de faire partie de ceux qui ne gardaient pas rancune d’aussi petites choses et préféraient enterrer la hache de guerre plutôt que de saisir n’importe quelle occasion pour la déterrer en l’envoyer dans la figure de l’ennemi. C’est lorsque je vis le regard de la jeune femme que je compris que j’avais peut-être fini par convaincre son invocation, et surement ami, que je n’étais peut-être pas comme les autres, du moins pas comme Fenrir le pensait. Je l’entendis se déplacer vers Perle et chougner. Cela me fit sourire, visiblement j’étais remonté dans l’estime de ce juge presque impartial. Lorsque la jeune femme me lança à son tour un sourire des plus exquis, je crois que je ne pus m’empêcher de m’empourprer légèrement.

Je n’étais pas du genre à laisser transparaître mes émotions, mais Jiao semblait les libérer du carcan que je leur imposais pour les laisser ressortir au grand jour. J’avais la simple impression de pouvoir tout lui confier, tout lui dire, de trouver une oreille attentive. Au fond de moi je savais que je n’avais pas besoin de jouer un double jeu avec elle, et je n’en avais pas envie. Pas le moins du monde. Aussi lorsqu’elle m’expliqua que je semblais avoir ému son invocation, je ne pus qu’afficher un regard agréablement surpris, puisque mon intention n’était pas de l’acheter, mais simplement de lui témoigner de la reconnaissance, comme toute autre personne. J’émis un léger rire lorsqu’elle m’avoua que la fierté de Fenrir l’empêchait de me le dire.

« - Et bien je suis ravi de lui avoir montré que je ne suis peut-être pas comme les autres tout compte fait. Mais après tout, quand je parlais de vous inviter au restaurant, je n’avais pas oublié d’y inclure également votre compagnon. »

Je me demandais alors ensuite ce dont la jeune femme allait vouloir qu’on parle. J’avais une petite idée derrière la tête et je savais que ma question allait nous emmener sur des chemins qui menaient inexorablement à moi et ce que j’étais. Je ne savais pas trop ce que je devais lui dire, sachant pertinemment que si je lui avouais de but en blanc que j’étais espion de la CIA, il y avait peu de chances pour qu’elle le prenne bien et je risquais de me faire incendier par mon patron. Non, pour lui avouer cela, je devais avoir plus confiance en elle, bien que son regard ne m’inspirait rien d’autre que de la confiance et du bonheur. Souriant, je décidais enfin à me lancer.

« - Et bien… Par où commencer dans cette liste de questions ? Je viens des Etats-Unis, une civilisation totalement à l’opposée de la votre, mais on ne choisit pas son lieu de naissance, n’est-ce pas ? Je suis ici depuis quelques temps, à vrai dire, je ne saurais trop le dire, je ne compte pas les jours passés dans cette ville magnifique. Sinon que dire de plus sur moi ? Je dois admettre que je n’en sais trop rien… Je parle trop peu de moi pour savoir quoi dire… J'aime passer mon temps sur mon lit à lire un livre, ou alors écouter de la musique... Quoi d'autres ? Ah si… J’ai un énorme défaut, je suis gourmand ! »

Je souriais largement sur cette dernière phrase. Ce n’était rien de particulier, mais tout était vrai, jusqu’à ma gourmandise. Autant que cette discussion prenne un ton léger, après tout, nous étions là pour passer un bon moment.

« - Et vous ? Que jugez-vous bon que je puisse savoir sur une charmante jeune femme telle que vous ? »

Un léger sourire pour indiquait que je ne faisais pas du « rentre-dedans », mais que je me contentais de rendre à César ce qui lui appartenait. Elle était très belle, et je me demande si je ne commençais pas à devenir « accro ».

Perle qui caressait toujours Fenrir fixait Zackary en souriant gaiement. Elle rit de on cœur en l’entendant parler ainsi de Fenrir…Jiao se pencha un peu vers le jeune homme et fit d’une voix espiègle :

- Ho vous savez, quand il aura fini son repas, vous aurez de nouveau doit à ses remontrances

Son rire si doux éclata à nouveau...La jeune femme ne cessait de egarder Zackay, cherchant à percevoir tout ce qu’elle pouvait en lui..Elle lui avait déjà trouvé de nombreuses qualités du genre : aimable, courtois, agréable, beau, il fallait bien le reconnaitre, Perle ne pouvait pas le nier, même avec toute la meilleur volonté du monde, il avait un visage si doux et si fin et la couleur de ses cheveux lui allait à la perfection, composant un ensemble que la jeune femme désignerait comme quasi parfait. Elle était quasiment sûre que ce jeune homme avait du faire tomber bien des donzelles.

Perle ferma furtivement les yeux…quelques secondes juste...de quoi se sermonner elle-même…

* Non Perle souviens-toi…ils sont tous les-mêmes…ils font joujou et dès qu’on commence à prendre un peu d’initiative et qu’on ne répond plus à leurs caprices…ils nous jettent comme de vieilles chaussettes…souviens-toi*

Ses pensées se bousculaient dans son esprit…elle cru un instant entendre la voix sèche et implacable de sa mère la traiter de « catin » et de synonymes du genre…

Rouvrant les yeux elle revint à la réalité…Zackary commença à lui raconter un peu de lui-même…Ainsi donc il était américain…et gourmand de surcroîts…voilà un gentil défaut que Perle partage avec avidité. Combien de fois Mama-san lui a répété que les Geisha ne s’empiffraient pas comme elle le faisait et que pour garder sa taille de guêpe elle ne devait pas manger comme un ogre…

Mais ce soir…Mama-san n’était pas là…elle allait même pouvoir en redemander si cela lui chantait…

L’invitation de Zack à l’égard de Perle pour qu’elle lui parle d’elle la fit baisser la tête…

Les mots « charmante jeune femme » la firent tilter…Que cherchait-il en lui disant cela ??? A voir son sourire franc et limite envoutant elle ne pouvait douter de la sincérité de ses paroles…Elle se sentit rosir, heureusement son fard blanc dissimulait d’éventuelles manifestations qui pourraient la trahir…mais elle ne pouvait ôter de dans ses yeux cette petite lueur qui venait de naitre…
Elle semblait réfléchir…puis se décida à entamer un mini récit…

- Hé bien…en ce qui me concerne…je suis fille d’une chinoise et d’un japonais…Ma mère était une dame de compagnie de luxe…elle a suivit mon père au Japon et a fondé une école de Geisha basée et sur la culture chinoise et sur les coutumes japonaise…J’ai passé ma vie dans cette école…sans la moindre affection témoignée par ma mère…j’avais au contraire l’impression d’être encore moins bien traitée que les autres…Jusqu’au jour où…

Elle marqua une petit pause…Fenrir qui avait compris de quoi elle allait parler, fourra sa tête dans la main de la jeune femme…Avec un demi sourire elle reprit :

- Jusqu’au jour où ma mère découvrit que j’étais… « spéciale »…A partir de là elle commença à s’intéresser à moi et à m’enseigner ses connaissances en matière de Magie en paralèle de mes cours de l’école de Geisha…Depuis des générations dans la famille Zhen Zhu, nous nous transmettons l’art de manipuler les invocations…j’ai vite pris mes marques dans le domaine des élémentales…ma mère étant plus basée sur les phénomènes naturels…elle invoquait les tempêtes, les foudres, les tornades…etc..Et puis tout a dégénéré à nouveau un jour…par ma faute…j’ai été assez stupide pour…désobéir à ma mère…et elle m’a chassée de la maison…elle m’a reniée et a adopté une autre Geisha à ma place…elle lui a donné ce nom que les femmes de la famille se transmettent…Jiao Zhen Zhu…C’est ainsi que je suis arrivé ici…cela va faire dix ans que je suis établie à Moscou…Dix ans que je ne suis pas rentrée chez moi et que je n’ai plus eu de nouvelles de personne…Et voila que cette..nouvelle Jiao Zhen Zhu m’envoie une lette pour me dire que ma mère est décédée sans me nommer et qu’elle demeurait l’unique héritière de ma mère en tant que sa fille unique…Ainsi…plus rien ne me relie à mon pays où j’ai grandit et dont l’esprit coule dans mes veines…

Un serveur apporta la bouteille de Vodka en assurant que les plats commandés n’allaient plus tarder…Perle se rendit compte qu’elle avait déversé un flot de paroles…

Tout en saisissant la bouteille de Vodka pour servir Zackary, telle la Geisha qu’elle était, elle s’excusa doucement :

- Pardonnez-moi, je parle trop…je dois avouer que je n’avais parler de cela à personne jusqu’à maintenant…hormis mes invocations…mes petites histoires sont sans intérêt je le crains…

Elle tendit le bras avec délicatesse et grâcepour commencer à verser l’alcool dans le petit verre du jeune homme, Zackary put alors voir toute l’élégance qu’une Geisha mettait dans le simple fait de servir un verre de quelque chose…

Agent Spécial Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 24/07/2008

Je me posais bon nombre de questions sur la jeune femme qui se tenait à présent devant moi avec un sourire et un regard envoûtants. La première, s’était pourquoi elle semblait me faire autant d’effet. Je devais l’admettre, elle ne me laissait pas du tout indifférent et ce n’était pas le genre de chose que l’on ressentait pour une passion d’un soir. Non, là c’était différent. Elle était belle certes, n’importe qui aurait pu le lui dire, mais j’avais l’impression que cela allait bien au-delà de sa beauté physique. Son charme n’était que le l’arbre qui cachait la forêt, et j’avais l’impression qu’était enfoui en elle un trésor inestimable. La seconde était plus égoïste. Je me demandais si j’avais l’once d’une chance de pouvoir séduire une femme comme elle… Elle semblait si inaccessible, et pas seulement à cause de Fenrir. Je ne voulais pas la forcer, ni la brusquer, nous devions passer une bonne soirée, cela ne devait pas tourner au prétexte pour la draguer. Je sortis momentanément de mes pensées alors qu’elle m’avouait que le loup continuerait à me faire des remontrances une fois l’estomac rempli, je lui rendis alors un sourire entendu.

« - Et bien alors je serai ravi de commencer une petite joute verbale avec lui. Après tout, qui aime bien châtie bien, même si j’ai de sérieux doutes au sujet de ce proverbe. »

La regarder rire était un émerveillement pour moi, et à chaque fois que cet éclat si doux envahissait la salle, je ne pouvais m’empêcher de sourire à mon tour. Elle respirait la joie de vivre, une chose bien rare que les gens semblaient avoir perdu ces derniers temps, même-moi. A son contact, c’était comme une renaissance, je prenais du bon temps, je ne réfléchissais à rien d’autre qu’elle et moi. Mon job n’existait plus, mes préoccupations non plus. Rien d’autres ne subsistait en sa présence, elle inhibait tout et ne laissait que le meilleur, le plus amusant, le plus beau. Je m’en étais même voulu de ne pas pouvoir lui dire la vérité directement à mon égard, mais peut-être que plus tard elle saurait tout de moi, je n’en savais trop rien en fait. J’espérais seulement que je n’aurai pas à regretter mon « mensonge » de ce soir.

Lorsqu’elle commença son récit, je ne songeais pas à ce que j’avais pu « remuer ». Ce n’était pas spécialement mon genre de demander aux gens de se livrer comme cela, surtout à des personnes qu’ils ne connaissaient que depuis une heure, peut-être plus. J’écoutais avec attention et ma bonne humeur était légèrement retombée. Je ne pensais pas que les traditions étaient si rudes… Je les connaissais, bien sûr, mais ne les ayant jamais vraiment vu en application, du moins, pas pour l’enseignement des geishas, je compris qu’on ne plaisantait pas avec ses choses là… Je n’avais aucune idée de ce que pouvait être cette « désobéissance » mais elle avait visiblement coûté cher, très cher. Ne sachant pas trop quoi dire pour répondre à cela, je restais silencieux, mon regard perdu dans ses iris bleus... Réalisant tout de même que je devais dire quelque chose, je réussis à prononcer un " Je suis désolé " pour m'excuser de l'avoir "forcée" à me raconter ceci. Le serveur interrompit ce contact en déposant la bouteille de vodka sur la table. Je le remerciai et tandis qu’il s’éloignait et que je reposais mon regard sur Jiao, je la vis prendre la bouteille avec une grâce infinie, mais cela ne m’empêcha pas de saisir doucement ses mains, qui étaient très douces, et d’un regard armé d’un sourire lui répondre :

« - Je sais que votre travail est de servir les gens, mais chez moi, la galanterie oblige les hommes à servir les femmes, et comme vous êtes, de surcroit, mon invitée, je suis désolée, mais ce soir vous allez devoir vous faire servir. »

Me saisissant délicatement de la bouteille, j’entrepris de servir alors la jeune femme, avec beaucoup moins de grâce néanmoins. Une fois servie, je pris un verre sur la table adjacente et y versait de la vodka avant de le tendre à Jiao. Il n’était ni pour elle, ni pour moi, mais simplement pour Fenrir. Une sorte de verre de l’amitié, si je pouvais dire cela. Je me penchais en avant et murmurait doucement :

« - C’est pour le ronchon qui se trouve à côté de vous. »

Amusé, je souriais d’autant plus, puis me redressais pour enfin me servir. Je déposais la bouteille à côté et posant mon regard sur les yeux de Jiao, je rajoutais :

« - Et je vous interdis de toucher à cette bouteille pour servir qui que ce soit ! »

C’était bien sûr un ordre donné sur le ton de la plaisanterie, bien que je fus relativement sérieux. Un instant plus tard, le serveur arrivait avec les plats fumants qui dégageaient des odeurs très appétissantes. Le steack saignant de Fenrir était arrivé lui aussi, ainsi que l’os à moelle. Je déposais le tout non loin de l’invocation. Revenu dans ma position initiale, je m’armais de mes couverts et je fis :

« - Itadakimasu »

Alors que Perle riant et emplissait la salle de sa bonne humeur, Zackary semblait plongé dans ses réflexions…Il pensait à quelque chose et bien que Perle s’en était un peu rendue compte, elle se forçait à se dire en elle-même que cela ne la regardait pas…Mais s’était plus fort qu’elle…En tant que femme elle était curieuse, et pire encore cet homme la troublait…Quelque chose en lui l’attirait et lui donnait envie d’en savoir plus et toujours plus sur lui…Elle aurait aimé le connaître à la perfection, comme s’il étaient de bons amis…cela lui aurait au moins donné meilleure conscience quant à ce que cet homme lui faisait subir moralement. Elle ne savait guère où elle en était…ce qu’il était déroutant !

Après son récit, la jeune femme avait bien sentie qu’elle avait refroidit l’atmosphère entre eux, et elle en fut navrée…Zackary s’excusa de lui avoir fait parler de choses douloureuses…

- Ho…ne vous excusez pas…Bien au contraire, je devrais vous remercier plutôt…Je ne sais pas pourquoi j’ai parlé autant…je vous ai dit que je n’avais guère parlé de cette histoire avec beaucoup de monde…Et ce n’est pas avec mes clients que je vais raconter les petits potins de ma vie…Ils me payent pur les divertir…non pour les rendre tristes…

Elle se tut brusquement se rendant compte qu’elle venait de gaffer…ses paroles pourraient être mal interprétées par Zack qui pourrait penser que vu qu’il n’était pas un client, elle n’avait pas besoin de prendre autant de gants qu’avec ceux qui la payaient…il serait donc un genre de bouche-trou…Perle de Jade était bien loin de penser à une chose pareille !

- Haa…mais je m’exprime mal mon dieu…Ce que j’essaye, avec bien du mal…c’est que je me suis sentie en confiance…si bien que cela m’a fait le plus grand bien de parler ainsi de mon passé…je…j’ai sentie que vous m’écoutiez…et pas d’une sourde oreille…Ho…pardonnez-moi je ne veux pas vous ennuyer…

Elle s’était évertuée de dire ce qu’elle avait ressenti… Zack la comprenait-il ? Elle perdait tout ses moyens avec lui…décidément Perle devait faire bien plus attention à ses émotions…

Mais elle n’était au bout de ses surprises…

Alors qu’elle allait le servir…il lui avait pris la main pour l’empêcher de verser la Vodka dans son verre en lui expliquant que la galanterie obligeait…
Alors là c’était une première…jamais un homme ne s’était comporté de la sorte avec elle…Jamais on ne lui avait parlé de galanterie…Elle devait servir et les hommes ne manquaient en général pas d’en profiter…mais pas lui…quelle différence frappante avec les autres hommes qu’elle avait déjà rencontré…

Ainsi il servit lui-même le verre de la jeune femme et lui en tendit un deuxième…pour Fenrir !!!

Le bouquet final du feu d’artifice…la surprise totale…on lui aurait annoncé la fin du monde imminente qu’elle en aurait été autant sidérée… Tant d’attentions…de gentillesse…et de convenances dans une seule et même personne…Comment cela était-il possible ?

A nouveau les mains de la jeune femme entrèrent en contact avec celles du jeune homme ne manquant pas de faire frissonner Perle…Ses mains n’étaient pas rudes…mais étaient à l’image de celui qui les commandait…douce et chaleureuses…

Avec un sourire radieux, elle se saisit du verre tendu et le posa au sol pour Fenrir…Ce dernier lapa une première fois l’alcool et tout en se pourléchant les babines fit avec un regard en coin pour Zack :

- Hep humain… n’en fait pas trop non plus…mais merci quand même…

Fenrir disait merci…autre surprise…pfff les hommes alors…comment pouvaient-il être aussi différents les uns des autres…ils sont si arrogant si exécrable…mais d’autres sont si adorable…doux et attentionné…

Perle se sentait rougir sous le regard dévorant de Zack…et aussi avec toute sa gentillesse dont il la comblait…comment allait-elle le lui rendre ?

Le repas était arrivé…elle fut si stupéfaite de l’entendre parler japonais…qu’elle en eut comme la langue coupée…au bout de quelques secondes elle parvint simplement à dire :

- Arigatou…

Agent Spécial Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 24/07/2008

[désolé mais je n’ai plus d’accès internet, donc je ne peux te répondre qu’à partir d’un cyber, donc pour la prochaine réponse, il faudra attendre vendredi pour la réponse suivante surement.]

La bonne humeur qu’elle affichait me mettait du baume au cœur, à vrai dire, je n’avais pas eu d’instant d’insouciance depuis mon arrivée ici. Entre l’attaque du bar à laquelle j’avais eu droit avec Max, ou encore les directives du patron et mes recherches personnelles, je n’avais plus vraiment trouvé de temps pour moi et ma détente personnelle. Cette rencontre tombait à pic, elle me permettait de penser à autre chose, de décompresser et surtout, de faire la connaissance d’une charmante demoiselle qui, je devais l’admettre, me faisait beaucoup d’effet. Ce n’était pas tant à cause de son charme, bien qu’elle fut d’une beauté sans équivoque, mais surtout à cause de sa personnalité. Je savais que je n’avais pas en face de moi l’une de ses petites cruches sans cervelle qui se contentaient de rigoler à la moindre occasion, même si elle n’avait pas compris ce qu’il y avait de drôle. Non, j’avais en face de moi une femme franche et intelligente, je n’avais pas à en douter.

J’avais conscience que mes réflexions devaient faire penser à Perle que je n’étais pas quelqu’un de très « rieur ». Ce n’était pourtant pas le cas, j’adorais rire, le problème, c’était que j’avais peut-être perdu cette habitude avec mon travail… Je décidais alors de tout vraiment mettre de côté pour ce soir. En face de Perle, il n’y avait plus que Zackary Hawkins, américain pure souche et célibataire. Ce dernier point n’était pas important pourtant il m’avait sauté à l’esprit comme si c’était une condition nécessaire. Et à bien y réfléchir je comprenais pourquoi ce mot était venu me titiller. Simplement parce que je comprenais qu’elle ne me laissait pas indifférent du tout.

Lorsqu’elle m’avoua qu’elle ne m’avait raconté cette partie de cette histoire que parce qu’elle avait « confiance en moi », j’en fus assez retourné. A vrai dire, je ne pensais pas que je faisais une telle impression, et ce fut un plaisir pour moi de l’apprendre. Je savais persuader des ennemis de me parler contre leur volonté, mais n’étant pas un charmeur de base, je respectais les femmes et me soumettait à leur bon vouloir. Si elle avait voulu partir dès l’instant qui suivait et ne plus me parler, je n’aurais rien fait qui serait allé contre sa volonté. Heureusement pour moi, la suite n’allait pas se dérouler de cette manière, du moins pas tout de suite, et j’espérais, jamais.

La surprise dont elle fit preuve lorsque je l’empêchai de servir et m’occupai moi-même du service ne me dérouta pas. Je connaissais quelques unes des traditions chinoises et japonaises les plus connues et j’avais conscience du rôle que devaient jouer les Geishas lorsqu’elles officiaient pour des clients, le plus souvent richissime. Ainsi, j’imaginais parfaitement la sensation que pouvait éprouver une personne qui avait passé son existence à servir les gens, et qui se faisait servir pour la première fois. C’était un plaisir pour moi que de respecter les règles de la galanterie et je ne pus que m’émerveiller lorsque je sentis le satin de sa peau effleurer la mienne. Lorsque je tendis un second verre d’alcool pour Fenrir, j’esquissais un sourire alors qu’elle affichait une surprise des plus totales. Apparemment, elle ne s’y attendait vraiment pas. Pourtant, elle aurait du au moins s’y attendre. Lorsque le loup m’adressa un commentaire, je lui répondis par un sourire :

« - C’est un plaisir, si tu en reveux tu n’as qu’à demander, la bouteille est assez pleine pour trois, et je ne suis pas féru d’alcool. »

Enfin les plats arrivèrent et je me fendis d’un sourire entendu ainsi que d’un « Itadakimasu » prononcé avec toutefois un reste d’accent anglais. Voila longtemps que je n’avais pas parlé japonais, mais il n’était jamais trop tard. Alors qu’elle me remerciait, je ne pus que constater que j’avais l’impression de l’avoir ébranlée… Mon trop plein d’attention ? Pensait-elle que je simulais ? Je devais dissiper le doute. Ainsi, après ma première bouchée, je fis :

« - Vous semblez un peu désorientée, mon attitude vous ébranle-t-elle ? »

Elle me dirait sans doute la vérité, et je pourrais lui répondre en tout état de cause. Je n’avais jamais eu de petite amie, sauf peut-être au lycée, enfin si on pouvait appeler ça une petite amie. Quelques aventures d’un jour, ou plutôt d’une nuit, mais jamais rien de sérieux... Et là, j’avais peut-être envie qu’il en soit autrement…

Perle sourit quand Zack s’adressa à Fenrir, avec une petite pointe de malice elle fit :

- Ha non qu’il n’abuse pas de la bouteille de Vodka, il va être imbuvable ! (dsl même pas fait exprès je viens de m’en rendre compte que j’avais écris ca^^), il est suffisamment difficile comme ça.

Elle rit devant la tête de son invocation qui la fusilla des yeux genre « comment ca je tiens pas l’alcool ? »

La jeune femme reporta son attention sur sa soupe qui dégageait un fumet des plus appétissant. Elle saisit une cuillère et entreprit de souffler légèrement sur le bouillon contenu dans sa cuillère et qui paraissait bien chaud.

Même dans ce geste d’une simplicité remarquable, Perle montrait une grâce et une délicatesse incroyable…Le tout sans que cela ne paraisse être mécanique…non…c’était naturel…Et pour cause…si on avait vu une Geisha se comporter comme un robot, elle n’aurait pas fait long feu dans la société la pauvre.

Une fois son bouillon refroidis elle put l’avaler sans se bruler. Mais…Zackary, en bon observateur qu’il devait être a certainement pu remarquer cette espièglerie soudaine naissante dans les yeux de la jeune femme…et une petite langue qui vint pourlécher délicatement ses lèvres d’un rouge vif.

Toutefois cette malice disparue au moment où le jeune homme posa cette question quelque peu…dérangeante…Les yeux de Perle semblaient plonger au plus profond de sa soupe cherchant un trou de sourie comme on dit dans notre jargon.

Ho que oui il était déroutant…ô combien…Jamais elle n’avait vu un homme pareil…Elle rougissait…vive le maquillage blanc…ca camouffle tout .
Elle semblait réfléchir…comment entamer sa réponse…

- Je ne veux pas vous paraître sotte…Mais je dois dire que…votre attitude est en effet déroutante…mais non moins des plus agréable.

Elle releva la tête et esquissa un charmant sourire :

- Vous êtes si gentil, même avec ceux qui vous font affront…Vous prônez la galanterie…Et vous me servez…C’est déroutant dans le sens où jamais personne n’avait été aussi attentionné à mon égard, même des hommes qui me connaissaient bien…ce qui n’est guère votre cas…sans vouloir vous offenser naturellement…mais nous nous connaissons à peine…Et plus je vous vois et vous entend…et plus vous me surprenez…

Son sourire s’agrandit encore…dévoilant ses petites dents blanches contrastant avec ses lèvres si rouges :

- Voyez-vous j’ai l’impression que les roles sont inversés….D’habitude c’est moi qui sert les hommes…On ne m’avait jamais emmené dans un restaurant…et jamais un homme n’avait retenu ma main pour m’empêcher de verser pour le servir…C’est effectivement déroutant…mais pas désagréable…que pour une fois que je ne fasse rien.

Elle rit de bon cœur et reprit une cuillère de sa soupe, piochant un morceau de viande bouillie.

- Et je suis fortement étonnée de voir que vous parlez japonais ? Quel genre d’homme êtes vous ? Un érudit ? Un savant ?

Elle avait dit ces derniers mots avec un brin de mystère dans sa voix…ses yeux bleus légèrement plissés comme pour…voir en lui…un petit sourire taquin aux lèvres...

Perle devait bien se l'avouer...pour une fois...elle était bien en compagnie d'un homme...en paix et en harmonie avec elle-même...

Agent Spécial Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 24/07/2008

Comment ne pas rire devant la réplique de la jeune femme qui ne voulait pas que son invocation abuse de l’alcool. En fait, l’idée de savoir qu’une invocation pouvait être saoule était déjà assez surprenant mais l’idée d’imaginer le caractère grognon de Fenrir amplifié après une petite cuite termina d’achever l’ultime barrière qui me retenait. Mon rire retentit dans la pièce, moins doux et cristallin que celui de la jeune femme mais qui n’avait rien d’un rire gras et mauvais. Je me surprenais moi-même… Voila bien maintenant des années que je n’avais pas ri aussi insouciamment. Je me rendais compte que mon travail me prenait bien plus que je ne le pensais, mais après tout, je n’avais jamais rencontré quelqu’un avec qui mon travail semblait tant m’arracher d’une vie quelque peu sociale… Alors que je regardais mon plat, un peu perdu, je risquais un regard vers la jeune femme. Je fus alors comme hypnotisé par son geste… Décidemment, elle ne cessait de m’étonner… Tant de grâce dans une seule femme, il n’y avait que la culture asiatique pour cela. Bien sur ce n’était en rien négatif, bien au contraire, j’appréciais ses manières, ses gestes… Tout en elle respirait la sérénité, le calme, et toutes ses choses qui vous font se sentir bien en sa présence.

C’est lorsque je la vis plonger le regard dans la soupe qui fumait devant elle que je me rendis compte que ma question suivante était peut-être pas judicieuse à poser. J’espérais seulement ne pas avoir commis un impair de taille, car ce n’était peut-être pas le moment judicieux. Il aurait été dommage de gâcher la soirée pour une question de cet acabit, mais ma curiosité naturelle avait gagné son duel sur ma raison et je voulais savoir ce qu’elle pensait de moi. Je la regardais réfléchir, mon regard posé doucement sur elle. Si elle ne désirait pas répondre, elle en avait le droit, mais alors que je m’apprêtais à le lui dire, elle commença à parler. Lorsqu’elle m’avoua que j’étais déroutant, j’esquissais un sourire gêné, ce n’était pas le but de la manœuvre, pourtant je ne pus que paraître désarmé lorsqu’elle m’afficha un charmant sourire. Je crois que si elle m’avait demandé de lui décrocher la lune à ce moment, je l’aurai fait sans hésiter.

Alors qu’elle m’expliquait le fond de sa pensée, je ne me pus m’empêcher de songer à l’idée qu’elle devait croire que j’en faisais trop… Pourtant, je me contentais d’être moi-même, j’espérais pleinement qu’elle ne croit pas que j’essayais de paraître aimable et courtois uniquement pour lui plaire ou quelque chose dans ce genre là. Après tout, il était facile de se tromper en se basant sur les apparences mais la jeune femme ne semblait pas être de celles qui le faisaient. Savoir qu’elle pensait être l’invitée et que j’étais là pour la servir était amusant et pas si loin que ça de la vérité, après tout, si cette soirée avait pour prétexte de me faire pardonner, elle avait prit une toute autre tournure, et j’appréciais me faire le chevalier servant de cette damoiselle si charmante. Mais en parlant de chevalier servant, une ancienne tradition me revint en mémoire. Et alors qu’elle me demandait si j’étais un érudit ou un sage, je répondais simplement :

« - Oh, je suis loin d’être un sage ou un érudit ! Je suis un simple curieux qui s’évertue à toucher à tout ce qui l’intéresse, et la culture japonaise en fait partie. Voilà pourquoi j'ai appris cette langue et étudié un peu cette culture. Je n’en connais pas tout, c’est vrai, mais je pense connaître les grandes lignes et certains petits détails. »

Lorsque je parlais de ces petits détails, je songeais particulièrement à cette tradition que j’avais étudié rapidement, celle du Danna, le protecteur des Geishas. En effet, ces femmes avaient généralement une personne qui les protégeait, ses attributions étaient diverses et je ne me rappelais plus précisément des faits exactes, mais j’en connaissais l’existence. C’était une idée originale, et, comme tout ce qui touchait au pays du soleil levant, j’en avais été fasciné…

Un bien beau rire que voila que celui de ce jeune homme. Perle fut agréablement surprise d’entendre un rire franc et enjoué. Un beau rire masculin.

Notons que manger dans ce restaurant n’était qu’un superbe prétexte pour ces deux jeunes gens qui ne cessaient en fin de compte, de se dévorer des yeux plus qu’autre chose. Une certaine…nourriture virtuelle. Mais si cela peut suffire à rassasier…rassasier quoi ? Allez savoir….mais vous avez surement une idée la dessous non ?

Enfin revenons à nos moutons.

Ainsi donc ce jeune homme s’intéressait à bien des choses….et la culture japonaise en faisait partie…

Elle sourit et dit d’une voix douce :

- Je comprends mieux en effet comment vous connaissez la langue Japonaise. J’imagine que vous n’avez pas du parler avec beaucoup de Japonais dans leur langue maternelle.

Elle ferma doucement les yeux…Elle était à moitié chinoise…mais son cœur était au Japon…elle y avait passé une grande parti de sa vie…et sa mère ne lui avait apprit le chinois que par pure formalité. Elle se souvenait de sa vie au Japon…ses meilleurs souvenirs étaient après la découverte de son pouvoir…elle était encore une apprentie…mais au moins sa mère lui avait apporté toute la tendresse qu’une femme se devait de donner à son enfant…

Elle qui avait été obligée de quitter son pays à cause d’une sottise et des règles de vie si strictes. Mais le passé était révolu…elle devait vivre avec le présent…Mais elle ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir…Elle avait désobéit à sa mère et trahit la confiance de cette dernière pour les beaux yeux d’un homme qui l’avait laissé tombée par la suite.

De quoi vous guérir à jamais de cette ridicule obsession de l’Amour.

Mais si l’esprit et l’étiquette disait « non » le cœur de Perle allait-il résister à d’éventuels assauts ? Après tout qu’avait-elle à perdre ?

Il était clair que Perle aurait mille fois préféré trahir sa mère pour un homme tel que Zack…et non celui dont elle s’était forcée à tout oublier pour ce qu’il lui avait fait…Et maintenant, Perle s’était enveloppée d’une redoutable carapace. Mais qui avait ses faiblesses….Et sans le savoir…Zackary lançait des pics contre ces faiblesse de la Grande Muraille qui protégeait le cœur de Jiao.

Elle le voyait ici tel un chevalier servent…un homme surgit tout droit d’un rêve…tout droit du passé…à une époque où au Japon, des hommes naissaient pour servir…
Elle releva la tête et rouvrit les yeux…tout en avalant une gorgée de Vodka elle dit avec un petit sourire taquin :

- Vous savez vous me rappelez quelque chose de mon pays. Un ordre qui faisait partie des plus puissant guerriers du monde…leur nom signifie « servir »…les Samouraïs…Ils étaient respectueux envers toute chose…chacun de leur geste était calculé et tout était harmonieux. Ils ne devaient faire qu’un avec leurs armes..Ils ne vivaient que pour l’honneur et servir leur suzerain…Les Geisha leur ressemble quelque peu…Nous somme là pour servir…Les clients sont nos suzerains. Et nous obéissons à des règles précises et strictes. Nous devons être en harmonie avec ce qui nus entoure…nos gestes doivent être fluide. Tout est calculé et rendu au plus naturel possible…Les Samouraïs faisaient de même…Ils ne supportent pas la honte d'être vaincus...et se donnent la mort. Une Geisha ne va pas jusque là. Mais le résultat est semblable. Pour cetaine d'entre elle la mort aurait été plus douce.

Il allait de soi que Perle faisait allusion aux vrais samouraïs et non à ceux qui s’en accaparaient le titre sans aucune reconnaissance ni aucun respect…ni à ces rônins qui arpentaient le royaume sans foi ni loi…vivant de batailles et de débauches.

La jeune femme continuait à manger…Ses yeux guettaient les moindres gestes de son compagnon…à quoi pensait-il ? Qu’est-ce qui trottait dans cette tête emplie de connaissances ?

Agent Spécial Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 24/07/2008

Si j’avais du m’étendre sur la réalité et les causes qui m’avaient amenées à inviter cette jeune femme à dîner, il m’aurait fallu être franc et avouer sur le champ que je l’avais fait de manière un peu égoïste. En effet, il y avait bien sûr une raison de politesse et de galanterie derrière tout cela, mais elle servait, au fond, plus d’excuse que d’autre chose. Si j’avais invité Jiao dans ce restaurant, c’était pour essayer d’en apprendre plus sur elle en tant que femme, pour moi-même, en tant qu’homme et non en tant qu’agent secret. Je jouais un jeu dangereux, j’en étais convaincu, et c’était pourquoi je n’avais pas encore révélé à la jeune femme qui j’étais réellement. Peut-être que plus tard je le lui avouerais, quand je serai certain que cela ne représente pas une menace pour elle, ou quand je saurai qu’elle accepterait ce poids qui pesait sur mes épaules. Il était fort probable que ce moment ne vienne jamais, qu’après ce dîner il n’y ait plus rien du tout qu’un simple et très agréable souvenir dans mon esprit et dans le sien, mais j’espérais réellement que cela irait au-delà de tout.

Je n’étais pourtant pas dupe, et, c’était peut-être un vice de mon métier, mais en observant la jeune asiatique, je savais, au fond, qu’elle ne se privait pas de me regarder non plus. Non pas que je m’avouais un physique de beau gosse, mais j’avais l’impression de lui plaire, ce qui n’était pas plus mal, devais-je confesser. Pour ne pas être déçu, je n’attendais rien de cette soirée, mais au fur et à mesure que le temps passait, je me demandais s’il n’y avait pas une petite chance pour que… Pour que nous nous revoyons tous les deux. C’était peut-être déjà trop demander, mais mon cœur le réclamait et ça je ne pouvais rien y faire.

Lorsqu’elle me répondit qu’elle comprenait les raisons de mes connaissances en langue japonaise et qu’elle rajouta que je n’avais pas du parler souvent avec des Japonais dans leur langue maternelle, j’esquissais un petit sourire. Bien évidemment, j’avais appris cette langue par curiosité mais aussi parce que l’une de mes missions en dépendait. Ainsi donc dans le cadre de cette opération, j’avais côtoyé bon nombre de Japonais qui ne parlaient que leur langue d’origine, et ce, notamment parce qu’ils habitaient loin de la ville et donc des occupations qui nécessitaient de savoir parler couramment anglais ou même français.

« - Vous savez, je suis allé quelques fois au Japon, pas très longtemps c’est vrai, mais j’ai discuté avec certains d’entre eux et le Japonais était la seule langue commune que nous avions. Mais en dehors de ces voyages, j’admets que je n’utilise que très rarement cette langue. »

Je la regardais ensuite fermer les yeux… Elle était si belle… Intuitivement je l’imaginais endormie, les yeux fermés, la même expression sur le visage. J’aurai pu la contempler des heures durant comme cela sans me lasser. Lorsqu’elle rouvrit les yeux et replongea son regard bleu océan dans le mien, je ne pus m’empêcher de rougir. La comparaison qu’elle fit ensuite acheva de donner de la couleur à mes joues. Je connaissais les samouraïs et leurs traditions, l’idée que je puisse passer pour l’un des leurs à ses yeux était très valorisant et j’en étais très fier.

« - Vous savez, je ne pense pas avoir la moitié de l’étoffe d’un samouraï, bien que je sois flatté par votre comparaison. Je fais seulement ce qui m’est possible de faire avec ce que j’ai. Je ne pense pas non plus que je serai capable de me donner la mort pour avoir failli, ou alors peut-être que je le ferai si mon échec entrainait la perte de quelque chose sans lequel ma vie n’aurait plus aucun sens… Mais ce qui est sûr, c’est que je pourrai donner ma vie pour quelque chose que j’estime juste ou que j’apprécie tout particulièrement. »

Je plongeais ma fourchette dans mon plat avant d’en extraire une petite quantité de nourriture et de la mettre dans ma bouche. Décidemment, je me régalais bien à chaque fois que je venais ici, cette fois ne ferait pas exception.

« - Votre soupe est-elle bonne ? »

Une simple curiosité pour m'assurer qu'elle aussi dégustait un plat appréciable.

Comme la vie pouvait être étrange parfois.

Quand Perle avait achevé son travail, son seul souci était de retourner chez elle, et se coucher...il est vrai qu'en général après son travail elle était épuisée...Les danses, ainsi que changer de costumes parfois pour les très grandes occasions, entre chaque danses, ou encore servir et supporter parfois les beuveries des clients...tout cela était harassant.

Or quelques heures plus tôt, au moment de tomber sur ce jeune homme plein de ressources, elle ne pensait plus qu'à rentrer vite fait bien fait pour échapper à sa fatigue et au froid qui lui mordait le visage.

Mais à présent, dans la chaleur de ce mignon restaurent, dans cet agréable ambiance et avec la compagnie de Zack, elle en avait complètement oublié...tout...Ses soucis, sa fatigue, la peur qu'elle avait eu au moment où Fenrir avait gaffé...tout.

Et tout cela parce qu'elle se sentait bien, et que la compagnie de Zackary était captivante, limite envoutante.

Décidément...Mademoiselle Jiao va falloir vous reprendre...on ne se laisse pas faire ainsi, on ne s'abandonne pas aussi facilement.

La jeune femme se demandait ce que Zackary devait penser d'elle. Le voir rougir la laissait penser que, comme pour la plupart des hommes, sa beauté ne laissait pas indifférente. Il faut dire que la maquillage fait beaucoup, il renforce les points fort des Geisha, n'étant jamais identique pour toutes les Dames de Compagnie, chacune y apporte une petite touche personnelle. Hors, le point fort de Perle, c'était ses yeux bleus...des yeux de saphir à s'y noyer dedans. Vous allez tacher de m'en trouver beaucoup des asiatiques avec les yeux bleus...
Et c'était ce bleu que Perle mettait en évidance en rajoutant du noir pour les faire ressortir d'avantage sur le blanc de son visage fardé.

Voila ce qui frappait des le premier regard, et voila ce qui envoutait les hommes dès le début...Après ensuite venait le reste, avec le costume qui donnait une vision enchanteresse de celles qui le portaient. Perle se demandait bien si elle pourrait détourner le regard d'un homme sans tout ceci...

Elle sortit de ses pensées lorsqu'il lui expliqua qu'il avait déjà voyagé au Japon. S'il n'y restait pas longtemps à chaque fois, il s'agissait sans doute de voyage pour le travail...pour visiter le Japon, il faut y rester fort longtemps, c'est un pays riche en culture et en souvenir...Les Japonais se sont modernisés certes, mais n'ont jamais oublié d'où ils venaient, ni qui ils étaient...leur culture est leur force.

- Il est vrai qu'en général on ne parle pas Japonais en dehors du Japon. Bien que l'anglais se soit bien installé dans mon pays, nous ne parlons guère anglais, sauf les hommes d'affaires, pour la simple et bonne raison que nous estimons que si les japonais ne parlent plus dans leur langue maternelle, elle finira par s'éteindre...Les Japonais qui vivent aux États Unis ou ailleurs n'ont surement pas l'occasion de parler dans leur propre langue...ils s'adaptent dans leur payse d'accueil...Au Japon pourquoi cela serait-il différent? Nous sommes très tournés vers le passé, et fier de ce qu'y s'y est passé dans des temps reculés...C'est pourquoi nous ne pouvons oublier...

Elle prit un autre morceau de viande, parmi les denier qui nageait dans sa soupe et l'avala après l'avoir bien mâché...

- Mais avec votre grande ouverture d'esprit je suis sûre que vous comprenez parfaitement...Personnellement à part les grandes villes du Japon, et mon Okiya dans on Hanamachi je ne connais pas grand chose des campagnes...Mais je connais la tradition et l'histoire...Les Geisha se doivent d'avoir une certaine culture générale pour être capable d'aborder tous les sujets qu'elle doivent partager avec les clients. Il va de soit que le Japon a trempé dans de mauvaises affaires...mais personnellement je ne m'attache pas à ce genre de choses...la politique et moi faisant deux...je suis beaucoup plus intéressée par des temps un peu plus anciens...au temps où ces fameux guerriers se battaient encore au service du Japon...

Les samouraïs l'avait effectivement fascinée...comme toutes les autres filles de l'okya , elle avait rêvé d'un chevalier qui les protégerait contre tout et qui les comblerait de joie...Les petites européennes rêvaient de leur prince charmant qui les emportent dans leur château étincelants...les petites Japonaises avaient leurs samouraïs...

Ses souvenirs d'enfances la firent sourire doucement...d'autant plus qu'elle venait de comparer en quelque sorte Zack à un samouraï....elle en rougit...pourquoi tout la ramenait à lui...

Et lui n'était guère mieux, tout rougissant qu'il était aussi d'être ainsi associé à ces guerriers réputés. Sa dernière phrase la frappa...Il mourrait pour ce qui lui était cher et juste....En serait-elle capable?

- Je vous félicite devant ce courage que vous avez de mourir pour une cause juste ou ce qui vous est précieux...Personnellement j'ai bien peur de ne pas vous arriver à la cheville en la matière...Depuis quelques années je suis devenue tout ce qu'il y a de plus égoïste...J'ai sacrifié ma vie auprès des miens et mon honneur pour un homme qui m'a abandonné...je ne puis le permettre...J'ai eu les hommes en horreur pendant un long moment...c'est pourquoi mes premiers clients ici même à Moscou furent des femmes...Puis ensuite je me suis un peu plus ouverte...Mais je ne pardonnerais jamais ce qui m'est arrivé...et jamais je ne recommencerai...Vous savez ce que signifie perdre son honneur pour un asiatique...surtout un Japonais...Sans honneur il se banni de lui-même, ne pouvant plus regarder les siens en face...Alors j'ai décidé de vivre d'abords pour moi...et ensuite on verra bien ce qui arrivera...

Elle avala une gorgée de Vodka puis avala un autre morceau de viande...

- Je dois vous paraitre bien étroite d'esprit, d'autant plus que voila maintenant dix ans que je suis ici...Mais c'est plus fort que moi...j'ai trente ans et je ne veux plus souffrir comme j'ai souffert pendant toues ces années...

Perle ignorait ce que Zack allait penser de son point de vue...Mais elle raisonnait en une femme qui avait été trahie, et une femme qui a été trahie, cela devient cruel et méchant...Certes Jiao n'en était pas là, mais elle était devenue une femme qui vivait pour elle et non pour les autres...Elle se faisait plaisir quand elle en avait envie...elle collectionnait ce qu'elle voulait, revendait, faisait venir du Japon un nouveau kimono ou de nouveau bijoux. Voir même de China suivant ses humeurs...Un raisonnement typiquement féminin; mais qui a bien des raisons d'être.

La question qui changeait complètement de conversation la calma en sont propre intérieur qui revivait ce qu'elle avait vécu...Ho que oui sa soupe était exquise...

Avec un beau sourire nullement forcé, emplie de grace et de charme, elle répondit doucement:

- Cette soupe est un régal,absolument délicieuse...Ce restaurant est une perle.

Elle rit se rendant compte de son jeu de mot avec son nom, hé ben qu'est-ce qui lui arrivait à la miss Perle de Jade?