L'ennui... Est un pêché mortel... Pour les autres...

La voiture qui venait de ramasser Éléanor se gara avec douceur devant la double porte renforcée en plexiglas de qualité militaire appartenant à l'Antenne Russe de L'UBS. Quoi? Vous vous attendiez à une arrivée à fond la caisse, avec crissement de pneus et tout le fatra digne d'un Speilberg? Manque de pot, ce n'était pas la dame rouge qui conduisait, oh non... Le chauffeur savait conduire, lui. Mais passons sur l'humour, la dame n'était pas d'humeur... Elle était des plus frustrées. La vampire, qu'elle voulait occire, avait utilisé le lieu saint qu'était l'église à son plein avantage. Et de plus, elle s'était probablement échappée par la fenêtre ou les égouts. Éléanor se plaisait méchamment à penser que c'était les égouts.

Mais fallait pas rêver...

Alors, faisons le topo, voulez-vous? Elle venait de se faire insulter et elle était frustrée à mort de n'avoir put venger pareil affront. Allons, pensez-y... Elle avait une mentalité pratiquement médiévale. Dans le temps, simplement marcher sur les pieds de quelqu'un était suffisant pour se faire provoquer en duel à mort si on refusait de s'excuser. Or non-seulement la vampirette ne s'était point excusée... Elle en avait rajouté et pas avec le dos de la louche. C'était un miracle que la jeune femme ait contrôlé ses pulsions meurtrières.

Mais bon, là elle pourrait se laisser aller.

Elle entra dans le bâtiment, franchissant les portes qui coulissèrent sans bruit avant de se refermer derrière elle. Elle se dirigea vers la porte d'un ascenseur très particulier. Là, une panneau attendait. Elle entra un code sur le clavier et la porte s'ouvrit, donnant accès à un sas. La porte se referma derrière elle quand elle entra. Un instant plus tard, elle avança au bout du sas et activa le prochain appareil. Un scan rétinien, une empreinte digitale et une prise de sang plus tard, deuxième porte, assez renforcée pour résister à un bazooka, s'ouvrit. Donnant accès à la cabine d'ascenseur qui évoluait dans une cage à part et se dirigeait non vers le haut, mais vers les sous-bassement du gratte-ciel.

Elle activa un commutateur et parla dans le micro.

-Mischa... C'est Moi. Je veux accéder au niveau 4 pour récupérer mon équipement et m'entraîner. Je sors la nuit prochaine. Informe le chef si tu juges devoir le faire.

Mischa était la responsable de l'ascenseur et faisait partie de l'équipe de techniciens qui devait s'occuper de gérer les déplacements des templiers et de les suivre via leurs boîtes noires. Et pour le monologue, car Mischa ne répondait jamais, il signifiait 'dis ce que t'as à dire au patron, j'ai pas de secrets, mais tu sais comment je fonctionnes... Je vais pas aller pleurer dans ses jupes pour le droit de me faire un vampire...

Pendant que l'ascenseur descendait elle rajouta:

-Et si tu pouvais m'informer des points chauds où nos agents on repérés une grande quantité de vampires... Je te serais... Reconnaissante.

Pas un mot qu'elle avait l'habitude de prononcer. Et de l'entendre dire ceci n'admettait jamais qu'on le lui refuse. Quand la grande dame s'abaissait à demander poliment...

On s'empressait de demander quelle hauteur sauter.

*Bientôt... Bientôt... Profite bien de tes repas, vampire... Ce seront les dernier humains que tu tueras...*

Sombres étaient les pensées de la dame de Druelle alors que l'ascenseur s'enfonçait dans les profondeurs de la branche russe de L'UBS.

Enfin, l'élévateur s'arrêta au légendaire niveau 4. Les portes de celui-ci s'ouvrirent encore une fois sans un son et elle répéta le même processus que celui pour entrer dans l'ascenseur afin d'en sortir. La place était une véritable forteresse et aucune infiltration ne serait permise, voir possible. Il faudrait du matériel technologique plus avancé que celui de la CIA pour pouvoir décrypter et forcer les portes à s'ouvrir. Quant à les défoncer, il faudrait la force d'un tank. Et vous avez déjà vu un tank rentrer dans un ascenseur? Mais bon, passons. Ce qui importe, ce n'est pas tellement les mesures de sécurité... Non... Le 'Niveau 4', c'était le niveau de R&D des templiers à Moscou.

Recherche et développement. Un mot qui généralement sonnait le glas dans les coeurs des gens. Non pas parce qu'il s'agissait des templiers, ou de scientifiques. Non... Nous parlons de la Russie, ici. Les lois éthiques et morales sont là pour une seule raison... Faire joli. Et donc les scientifiques Russes ont tendance à être... Comment dire... Peu orthodoxes, des fois... Et il est souvent arrivé que certaines expériences tournent mal. Très mal. Ce qui explique que toutes les pièces du niveau 4 soient aussi compartimentées. Elles se refermaient immédiatement dès qu'une alarme se déclenchait à l'intérieur ou que l'équipe du Niveau 5, dont Mischa faisait partie, perdait le contact avec l'une d'entre elles. Ensuite, il y avait vérification par caméra et si ceci était impossible, un gaz neurologique des plus toxiques était éventé dans la pièce. Son effet débilitant pouvait aller de la perde de contrôle des membres, à la perde de connaissance, la syncope, une crise simili-épileptique ou même la mort, selon la dose.

Inutile de dire que ce n'était pas le genre de lieu ou l'on se rendait de gaieté de coeur. Sauf si on était une sénéchale en rogne qui n'avait rien de mieux à faire que d'aller traiter des scientifiques de renommée internationale d'idiots pour ensuite se rendre au terrain d'entraînement afin de montrer aux nouveaux ce que c'était que d'être un VRAI templier.

Elle pénétra donc dans un long hall blanc, de chaque côté d'elle se trouvait de nombreuses portes sans fenêtres donnant sur les divers laboratoires. Chaque porte était le domaine privé d'un ou plusieurs scientifiques qui étaient les seuls à détenir la clé électronique pouvant ouvrir le loquet qui y donnait accès.

La confiance régnait...

*Ces idiots de scientifiques... On se demande toujours ce qu'ils font... Je ne serais pas surprise qu'un alarme se mette à hurler d'un moment à l'autre...*

Elle regarda autour d'elle. Pas âme qui vive. Elle ignorait comment c'était possible mais... Apparemment, à chaque fois qu'elle arrivait, les scientifiques, peut-être avertis par leurs instincts de rats... de laboratoires, s'arrangeaient pour être enfoncés jusqu'au cou dans leur travail, bien embarrés dans leurs salles respectives.

Vraiment tous les mêmes, ceux-là... Mais ce n'était pas leur faute. La 'dragonne' de l'ordre était *À éviter* lorsqu'elle était en rogne et ils l'avaient appris à leurs dépends...

Enfin, elle arriva devant l'armurerie où toutes les armures des membres de l'ordre étaient entreposées. Elle appuya sur un bouton, qui avertirait les membres à l'intérieur de son désir d'entrer.

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